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Un pèlerinage laborieux

Un pèlerinage laborieux

Société | -   Abouhariat Said Abdallah

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Les pèlerins comoriens ont été confrontés à beaucoup de difficultés. Il a fallu beaucoup de manœuvres et de tractations pour qu’ils puissent accomplir à temps le cinquième pilier de l’Islam. Ces troubles, qui ont commencé depuis les Comores, ont continué sur les lieux saints. En espérant que le retour prévu à partir du 11 septembre prochain se fasse sans encombre.

 

A  un mois du départ vers les terres saintes, les voyagistes n’avaient reçu aucune directive concernant le pèlerinage et accusaient l’agence nationale du hedj de les dissocier de l’organisation du voyage. Ce qui a fait qu’ils avaient beaucoup de candidats pour le voyage. Le nombre avait explosé.

 


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«Nous ne nous sommes pas limités sur le nombre d’inscrits car nous n’avons pas eu  de directive, personne n’a posé de limite et la demande était  trop élevée. Ceci est la conséquence du silence des organisateurs et du gouvernement», avait signalé un responsable d’agence de voyage.

Une fois le package fixé, à un million cent trente cinq mille francs, l’agence s’est retrouvée avec 2.233 candidats largement supérieur au 850 pèlerins, soit le quota  accordé au gouvernement comorien.

Le roi saoudien a fini par y ajouter 350 pèlerins,  ce qui donne un total de 1.200 comoriens autorisés à accomplir le 5ème pilier de l’Islam.  Il est à préciser que l’Arabie Saoudite a accordé un surplus de 20%  pour chaque pays arabe, dont  les Comores n’ont pas bénéficié.

Le surplus de 350 en question  est «un cadeau du roi saoudien» offert gouvernement comorien. Rappelons que le roi saoudien a pris en charge le transport des pèlerins comoriens.
Par ailleurs, les difficultés ont continué avec le retard du départ des pèlerins. En effet, ces derniers sont partis avec quelques jours de retard.

Le premier contingent, qui était prévu de quitter le territoire à  partir du 17 août, n’a quitté le pays que le 20. Comme les pèlerins comoriens ont accusé un retard pour le départ vers Médine, les jours réservés à l’hôtel dans cette ville sont arrivés à terme avant que le séjour à Médine ne prenne fin.

Ainsi, trois jours après l’arrivée du premier contingent, les responsables de l’hôtel leur ont signifié que leur réservation avait pris fin et qu’ils devaient quitter leurs chambres.

 


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Cette situation a crée un tohu-bohu ; certains pèlerins ont passé la journée dans la salle d’accueil, jusqu’à ce que les responsables de l’Agence nationale du Hedj paient des jours supplémentaires pour les uns et louent un autre hôtel pour les autres afin de leur permettre de compléter le séjour à Médine.

Des pèlerins relogés à Makkah

Cette situation s’est poursuivie, cette fois  à Makkah. Arrivée dans la ville, l’agence nationale chargée du hedj a constaté que le responsable de l’hôtel loué  n’a pas respecté le contrat signé et a installé, dans les chambres, un  nombre de lits de façon non conforme.

Ce qui a fait que les pèlerins arrivés à la Mecque mercredi et jeudi, ont dû attendre vendredi pour être relogés dans un autre hôtel.

 

Selon le contrat que nous avons signé, une chambre ne devait pas contenir plus de 4 lits et le responsable de l’hôtel a mis  entre 6 et  8 lits par chambre. J’ai refusé que nos pèlerins occupent ces chambres, le responsable de l’hôtel étant  tenu de respecter notre contrat. Le pèlerin a payé 1.135.000, pour vivre dans  de bonnes conditions. J’ai tenu ce bras de fer pour montrer que nous n’étions pas responsables mais c’est le propriétaire de l’hôtel qui n’a pas respecté sa part du contrat,

 

avait dit le directeur générale de l’Agence nationale du Hedj, Abdoulfatah Said Mohamed. Selon lui, le gouvernement comorien a déboursé  32 millions pour reloger les pèlerins dans un autre hôtel et a porté plainte contre le propriétaire du premier hôtel.

Des sources proches du dossier confient que ce second hôtel, loué au quartier Alharam, tout près de la mosquée, coutait la bagatelle de 500.000 fc la nuitée.

Toujours à Makkah, l’accomplissement du hedj ne s’est pas fait sans encombre. Loin de là. Les pèlerins comoriens, qui devaient se rendre à Mina mercredi dernier pour y  passer la moitié de la nuit puis se rendre à Arafat, ont accusé un grand retard pour le départ de Makkah vers Mina.

Les pèlerins ont quitté leurs chambres d’hôtel depuis 10 h et n’ont commencé à monter dans les bus que vers 15 h. Le patron de l’Agence nationale du Hedj a expliqué ce retard par un problème qu’il a constaté pour les installations des tentes des comoriens à Mina.

Selon Abdoulfatah Said Mohamed, après avoir visité les emplacements des tentes à Mina, il a constaté qu’elles étaient  éloignées de 5 km de l’endroit où doit se  faire la lapidation. «J’étais obligé d’aller informer le gouvernement qui est allé voir l’organisation nationale pour les  pèlerins des pays arabes (Muassasat), afin de trouver un nouvel emplacement plus proche. Déplacer nos tentes puis les réinstaller a pris du temps et le Muassassat nous a formellement interdit de quitter Makkah avant 14 h, d’où le retard».

Les tentes occupées par des Djiboutiens à Mina et bus perdus en chemin

Une fois arrivés à Mina, les tentes destinées aux comoriens étaient occupées par des comoriens qui ne faisaient pas partie du quota de 1.200, mais aussi par des Djiboutiens et des Yéménites.  Il a fallu les déloger pour loger les comoriens enregistrés. « Je n’ai pas accompli le hedj cette année pour mieux servir les comoriens car il y avait plusieurs problèmes à gérer», indique Abdoulfatah Said Mohamed.

Des péripéties, il y en aura encore  à Arafat, par exemple. Près de quatre bus se sont perdus en chemin. Et beaucoup d’autres ont accusé un grand retard car plusieurs routes étaient fermées pour des raisons de sécurité. «Par la suite nous avons constaté, une fois arrivés à Arafat, que deux de nos bus avaient transporté d’autres personnes.

J’ai loué deux autres bus pour transporter les 125 pèlerins qui étaient coincés à Mina et ils sont arrivés à       10 h. L’essentiel était d’arriver à Arafat avant midi  et, Dieu merci, tous les comoriens ont accompli le pèlerinage», assure Abdoulfatah qui indique que ce sont des difficultés qui peuvent arriver à tout le monde. 

En outre, au  moment de quitter Mina vers Makkah, seuls  9 sur les vingt six bus loués par les comoriens étaient disponibles. Il a fallu avertir la société auprès de laquelle nous avons loué les bus afin qu’elle trouve une solution. «Nous allons porter plainte car cette année, nous avons été mal accueillis par plusieurs instances organisatrices du hedj», signale le patron de l’Agence nationale du Hedj.

Cette année, la personne (matofis) chargée de la Muassassat pour s’occuper des comoriens à Mina et Arafat a été limogé et remplacé par une autre car ne faisait pas bien son travail.

 

 

«Selon la convention, le bureau sur le terrain de la Muassassat chargée des comoriens, devait recruter des guides qui maitrisent bien les lieux de Makkah et ils ne l’ont pas fait», fait savoir le responsable technique de l’Agence nationale du Hedj. Bilal Soidik indique que 30% des services payés par les comoriens ont fait défaut à Mina et Arafat.

Plan du vol pour le retour

Le premier vol retour devrait quitter  Djeddah le 11 septembre à 23 h  pour arriver à Moroni à 4 h 30 du 12 septembre. Le deuxième vol est prévu ce 12, également, à 23 h 30 pour atterrir à Moroni le 13 à la même heure, et le troisième contingent quittera Djeddah le 14 septembre à 22 h 30 pour arriver à Moroni le 15 à 3 h 30.

Le dernier vol quittera Djeddah le 18 pour arriver à Moroni le 19 à 5 h 50 du matin. En attendant, les trois repas quotidiens seront servis à l’hôtel jusqu’au 18 septembre. 

Abdoulfatah indique, en outre, que chaque pèlerin a droit à deux bagages de 23 kilos chacun plus un seul bagage à main de 10 kilo. Soit un total de 56 kg.

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