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Un œil sur la foire made in Comoros / Le secteur du numérique invité à l’évènement mais….

Un œil sur la foire made in Comoros / Le secteur du numérique invité à l’évènement mais….

Société | -   Abdou Moustoifa

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Kinu Ink, octra,Swana studio, tous les visages qui incarnent le monde numérique aux Comores ont tenu leurs places lors la foire «Made in Comoros», dédiée aux talents locaux. Sauf que le bilan de trois jours d’exposition reste moins éloquant pour ces structures devenues les vitrines des nouvelles technologiques.

 

La foire «made in Comoros», organisée par l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’artisanat (Uccia), en collaboration avec les chambres insulaires, a pris fin hier, mercredi 7 novembre, à l’hôtel Retaj. A part l’agroalimentaire, la broderie, l’artisanat, les organisateurs de cette quatrième édition, puisque la foire sert à promouvoir le génie comorien, ont décidé de convier un autre secteur dans lequel, les Comoriens se distinguent : le numérique. Le deuxième opérateur des Tics, Telco, s’était installé à l’entrée de la grande salle. Pour retrouver les autres, à l’instar de Swana studio, Kinu Ink, il fallait dépasser le portail. «Le bilan, plus pour notre secteur est mitigé. La majeure partie des visiteurs ne sont pas habitués à retrouver des stands consacrés au numérique. Je pense qu’il fallait une préparation au profit de notre secteur. Trop souvent, les gens s’attendent à des produits physiques. Certains même nous demandent si nous vendions des ordinateurs. Seuls les curieux et les fans des tics sont venus visiter. Le faible taux de fréquentation est le même chez mes confrères implantés devant moi», a témoigné le patron de Kinu Ink, Toimimou Ibrahim, rencontré sur place hier, en fin de matinée et qui est à sa première participation à une telle exposition.

Pour une communication
équilibrée

L’emplacement, estime ce passionné du web, ne joue pas en leur faveur vu que la population ne savait pas en avance qu’elle allait découvrir des produits technologiques. «Nous sommes là pour expliquer ce que nous faisons. En cherchant des prospects. En trois jours, nous n’avons pas réellement atteint les résultats attendus. Une communication équilibrée, étant donné qu’on est des nouveaux, aurait aidé à attirer l’attention. Si les visiteurs savaient que des produits numériques fabriqués aux Comores allaient se trouver dans les stands, nous aurions eu la chance de rencontrer des clients qui seraient à la recherche des prestataires. J’ai l’impression que les gens nous découvrent sur place mais ne sont pas venus nous chercher. En termes de business, nous avons eu deux potentiels clients en trois jours. Mais vu l’expérience que j’ai, je n’y place pas trop d’espoir», regrette-t-il.
Les organisateurs, dont il salue tout de même les efforts, auraient du désigner, selon Toimimou, une place spécifique pour le secteur. Cela aurait changé la donne.

Mais il reste optimiste. «Ce n’est que le début». «Et l’année prochaine, nous songerons à un endroit où, nous gagnerons en visibilité», projette-t-il. Une autre raison du manque d’enthousiasme : la population n’est pas encore suffisamment attitrée par le numérique, estime cet ancien étudiant en génie informatique à l’Institut universitaire des technologies(Iut). Selon lui, au-delà des infrastructures, la fibre optique ou les produits tels que la 4G disponibles, il doit y avoir un contenu numérique qui touchera le quotidien des habitants en les incitant à s’en intéresser davantage.

Un espace «d’incubation»

Un travail qui revient aux développeurs, a-t-il concédé. Cela permettrait de renverser la tendance. «L’usage tourne autour des réseaux sociaux, facebook et les autres. Pendant qu’ailleurs, le paiement des factures, les procédures administratives se font à travers des plateformes numériques et des start-up. Là encore, il reste un travail à faire», plaide-t-il.
Kinu Ink, est une agence digitale créée en 2013. Elle accompagne les institutions dans la transition numérique. Les huit personnes de la boite dont quatre développeurs s’évertuent à offrir à leurs clients «diversifiés» des services qui tournent autour de trois à quatre domaines : la stratégie, développement d’un site web ou d’un système d’information, ou Marketing digital, (présence dans les réseaux sociaux).
En cinq ans, l’équipe a travaillé dans plusieurs secteurs : les médias, l’éducation, l’environnement pour ne citer que ceux-là. Côté clients, il y a le secteur public avec le gouvernement comme principal client, ainsi que les Ong. Parmi les travaux qui font la fierté de Kinu Ink figure la conception du site du journal Al-watwan, rapporte Toimimou qui rappelle les deux leviers qui, selon lui, permettront au pays de décoller dans le secteur numérique : la formation du potentiel humain et la création d’un écosystème avec un espace d’incubation. «Une sorte de silicon valley à la comorienne», a-t-il prôné.  

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