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Une fillette retrouvée morte à Membwadjuu | Une marche «de révolte» organisée à Moroni

Une fillette retrouvée morte à Membwadjuu | Une marche «de révolte» organisée à Moroni

Société | -

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Portée disparue depuis le mercredi 5 mai, une fillette "de 5 ans" de Membwadjuu ya Mitsamihuli a été retrouvée sans vie dans un fossé, trois jours après. Cet «acte criminel» perpétré contre Faina Rahim fait fondre en larmes les cœurs des parents qui ont organisé une marche pour exprimer leur indignation. Saisi de l’affaire, le procureur de la République, Mohamed Abdou, a confirmé samedi à Al-watwan qu’il va "se prononcer ce lundi" sur cette affaire.

 

Le pays fait face aujourd’hui à une énième affaire «de criminalité». Le corps sans vie d’une enfant de "cinq ans", originaire de Membwadjuu ya Mitsamihuli, a été retrouvé à quelques mètres de la localité. Il y a trois jours, cette petite a été portée disparue, dans la même localité du nord-est de Ngazidja, depuis mercredi dernier. Après avoir informé la brigade de Mitsamihuli à la recherche de leur enfant, tard la nuit du vendredi, trois jours après, la brigade des recherches de Moroni s'est rendue à Membwadjuu où, avec un témoin, elle a «retrouvé le corps de la gamine enterrée, dans un trou et couvert par un bout de tôle maintenu par une pierre. Sous ce morceau de tôle, se trouvait le cadavre de la petite Fania, en total état de détérioration».

  Aujourd’hui,  dimanche 9 mai, "nous avons décidé de marcher pour crier notre ras-le-bol pour tous ces crimes continuellement perpétrés sur nos enfants. Ce n’est pas seulement l’enfant de Saïd ou de Fatima, mais ce sont tous nos enfants que cette histoire affecte et accable», s’indigne ainsi l’organisatrice de cette marche Miriame Kaissani. Il est désormais difficile de pouvoir protéger son enfant. "Ils ne sont nulle part en sécurité", regrette-elle. "Nous, parents, ne soyons pas tranquilles même les sachant à l’école avec leurs profs, ou à la maison avec leurs oncles, cousins, pères, voire même les enfants des environs", a dit Miriame Kaissani avant de déclarer que "la loi soit appliquée, que les criminels soient réellement condamnés pour une bonne sécurité de nos enfants ".

 «Emprisonnement à perpétuité»

Larmoie, Miriame Kaissani s’interroge sur le fait que "certains pervers déclarent que nos adolescentes les attirent par leur parfum ou leur tenue. Mais comment une enfant de 5 ans peut-elle attirée un homme ?". Peiné par la situation, l’avocat au barreau de Moroni et vice-président de l’association petit zanges, Ahamed Ali Abdallah a d’abord remercié le préfet de Moroni qui leur a autorisé de faire la marche, ainsi que la gendarmerie qui veillait pour son bon déroulement. Il interpelle le président à "faire valoir la loi vu qu’il est lui-même, président du conseil supérieur de la magistrature, avec le pouvoir de le convoquer à tout moment". Par contre, selon lui, «instaurer la peine de mort ne lui parait pas être le remède à ce fléau». Mais «ce porte-parole» des parents présents à la marche opte pour "un réel emprisonnement à perpétuité".

Contacté samedi au téléphone par Al-watwan, le chef du village de Membwadjuu, Abdou M’madi a rappelé que la fillette, d’un père de Membwadjuu et d’une mère de Bambadjani, a été portée disparue depuis trois jours. Inquiet, "tout le monde s’était mis à sa recherche, en vain. Mais la nuit du vendredi à samedi, un jeune garçon, la vingtaine dépassée, confie à son maître de maçonnerie qu'il avait surpris deux garçons de Membwadjuu  en train de jeter le corps d’une enfant dans un fossé. Quand les violeurs l'ont aperçu, ils l'ont menacé à mort s’il révèlerait ce qu’il aurait vu", a récité, au téléphone, le chef du village.

Dans sa panique, le jeune «témoin» a rapporté ce dont il a vu à son Fundi en maçon, qui lui a conseillé d’aller se confier à la gendarmerie. Toujours selon Abdou M’madi, après que le «témoin» se soit rendu à la gendarmerie, "les présumés criminels ont été arrêtés. Aussitôt après, la gendarmerie s'est rendue sur les lieux et a retrouvé le cadavre de la petite". L'on apprend toujours par Abdou M'madi que "ces présumés criminels ainsi que le témoin ont été arrêtés et conduit à la maison d'arrêt de Moroni".

Déclaration du procureur ce lundi

Afin de savoir l’évolution de l’enquête, la brigade de la gendarmerie de Mitsamihuli a été contactée. Au bout du fil, l’adjudant-chef Amerdine, de la brigade de la région, a dit que "l'affaire est désormais confiée à la brigade de recherches de Moroni. Mais nous avons, à notre niveau, mené une enquête lors de sa disparition".

Après avoir assisté à l’enterrement de la petite à Membwadjuu, des habitants de Memabwadjuu, se sont rendus à Bambadjani dans le Hamahame, chez sa mère, présenter leurs condoléances. Présent sur les lieux, attristé par ce que venaient de commettre leurs enfants, un des notables de la délégation, a déclaré que "plus favorable punition que les tuer comme ils l’ont fait. Peut-être que ça servira de leçon". Il demande à ce que les habitants de la ville laissent la justice s’occuper de ce cas. Toujours selon lui, "les habitants jouent les complices de leurs enfants. Car, ils sont nombreux à plaider en faveur de leurs enfants, et élèvent des petits criminels". Le procureur de la République, Mohamed Abdou a déclaré à Al-watwan, samedi en fin de journée, qu’il va «se prononcer ce lundi» sur cette affaire.

Adabi Soilihi Natidja

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