Le formateur a, au premier jour, démontré la façon dont un bon article doit répondre aux questions de référence et aux attentes du public, mais aussi «comment faire passer le message essentiel». Pour le formateur, Loïc Hervouet «l’objectif principal de cette formation, c’est de partager entre journalistes des choses pratiques sur ce qui fait qu’un article est bon, lisible est intéressant. Ce que je trouve bien c’est qu’on ait pu le faire à Al-watwan et à son initiative mais aussi en associant les confrères d’autres éditions de presse».
Cependant, l’ancien directeur général de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille a avoué que les quatre journées de séance ne pourront suffire pour que le participant puisse mieux appréhender les mécanismes du métier de journaliste. «Mais la grande nouvelle de cette année aux Comores, c’est la mise en place d’un centre de formation permanente des journalistes comoriens (Cfpjc).
C’est une structure qui va, dès septembre prochain, publier un catalogue de formations spécialisées sur dix-huit mois. Et il y aura des sessions de formation spécialisées sur le reportage, l’interview…et qui permettront aux journalistes de s’améliorer sur tel ou tel sujet», a-t-il annoncé. Les bénéficiaires ont réagi sur l’importance d’une séance d’apprentissage, comme l’a évoqué le confrère du quotidien indépendant Al-Fajr, Kamal Saïd, qui a d’abord remercié les initiateurs de ce projet.
Pour lui, le métier de journalisme n’est pas aussi facile que l’on croit. Raison pour laquelle, il a indiqué que «participer à une formation qui vise à renforcer les connaissances du journaliste est d’une grande importance. Je suis conscient qu’au terme de cette séance, nous pourrons maîtriser non seulement la façon dont nous devons informer, sans déformer les propos de nos interlocuteurs ni viser personne».
Le capital humain
Kamal Saïd s’est réjoui de la disponibilité du formateur notamment pour avoir mis à disposition ses coordonnées personnelles «afin que nous puissions lui poser toutes les questions. J’appelle les autres journalistes à venir y participer car la formation est très importante. J’espère ensuite que le Cnpa pourra, à l’avenir, proposer des formations comme celles-ci non pas seulement à la presse écrite mais aussi aux stations de radio et aux plateformes en ligne», a-t-il lancé. Ils bénéficient officiellement de cette formation dix journalistes d’Al-watwan et cinq autres des quotidiens privés locaux.
Le directeur général d’Al-watwan, Maoulida Mbaé qui a tenu à remercier le Conseil national (Cnpa) de la presse et de l’audiovisuel, mais aussi Actions médias Francophones international (Amfi), a expliqué que «c’est une formation destinée aux reporters d’Al-watwan mais que nous avons jugé nécessaire qu’elle soit ouverte à tous les organes de presse de la place». Et d’ajouter «qu’aujourd’hui comme hier, le capital humain reste toujours un élément déterminant à la fois pour la prospérité de l’entreprise mais aussi pour la sécurisation de la vie professionnelle de la personne. Car un employé mieux outillé est un gage de succès. L’entreprise de presse ne doit en aucun cas échapper à cette règle. On ne peut pas réclamer une presse de qualité sans vouloir au préalable investir dans le capital humain».
Maoulida Mbaé souligne que s’il avait des doléances à formuler auprès des autorités, c’est de les appeler à investir davantage dans la formation. "Il n’est pas normal que dans les centaines des milliers de bourses octroyées chaque année à notre pays, il y en a presque pour tous les corps de métier sauf pour le journalisme", déplore le patron d’Al-watwan avant de poursuivre, "alors que nous sommes constamment soumis à une obligation de résultats. Il est temps, pour nous, travailleurs de l’information de changer de discours".
Et de conclure : « A Al-watwan nous avons fait l’accompagnement post-formation notre cheval de bataille. Je tiens d’ailleurs à remercier nos partenaires notamment l’ambassade de France à travers sa mission de coopération, l’ambassade de Chine, l’ambassade de l’Arabie Saoudite, celle des Emirats Arabes Unis pour l’appui constant qu’elles nous apportent. Mes remerciements vont surtout à l’instructeur Loïc Hervouet qui a volontairement accepté de venir encore une fois nous dispenser cette formation ô combien importante sur la pratique du journalisme».
Yahya Zakaria