La foire «Spéciale Aïd El Fitr» a débuté ce mercredi 26 mars au Rotary Club de Moroni pour une période de trois jours, jusqu’au 28 mars. Cet événement, dédié aux produits artisanaux et locaux, offre une diversité de saveurs et de découvertes, comme nous l’avons constaté sur place. À 10 heures, l’affluence était encore faible. L’ambiance était calme, presque silencieuse, et les visiteurs se faisaient rares. Pourtant, les vendeuses, enthousiastes et pleines d’énergie, affichaient un large sourire.
Chacune mettait en avant ses produits avec passion. «Viens découvrir mes belles saveurs, tu n’en trouveras nulle part ailleurs» lançait l’une d’elles avec gaieté. Malgré le faible nombre de visiteurs, une vendeuse restait optimiste. «Je ne suis pas découragée du tout. C’est seulement le premier jour, tout le monde n’est pas encore au courant. Il reste encore demain et après-demain ».
Les stands débordés de produits artisanaux aux saveurs variées : Confitures à base de banane, fruit à pain, ananas, papaye et jacque : 1 500 francs, « Anshar au citron» : 1 500 francs, piments en bouteille : 1 000 francs, Huile de coco (petite bouteille) : 1 500 francs, Miel (grande bouteille : 5 000 francs, petite bouteille : 2 500 francs), Épices : curcuma en poudre (1500 francs), gingembre en poudre (1 750 francs), cannelle en poudre (1 500 francs), Infusions de moringa mélanger de gingembre et de cannelle (boîte de 25 sachets) : 3 000 francs, Café en capsules : 4000 francs le paquet, 300 francs l’unité, le paquet de cappuccino à 2000 francs. Les vendeurs, soucieux d’attirer les clients, n’hésitaient pas à interpeller les passants avec humour «N’aie pas peur, regarder c’est gratuit ».
Encore deux jours d’activités et de découvertes culinaires
Certains ont même misé sur un packaging soigné, rendant leurs produits encore plus attractifs. «Vos plats seront savoureux avec nos épices ! Venez découvrir Baraka, le goût aux mille saveurs», s’enthousiasme Faidati, une vendeuse passionnée. Si les vendeurs se montrent chaleureux et motivés, certains regrettent le manque d’ambiance. «On devrait mettre de la musique, ça attire les passants et ça donnerait plus de vie à l’événement», suggère une vendeuse.
D’autres pointent un défaut de communication. «Il faudrait sensibiliser davantage, car beaucoup ne savent même pas que cette foire a lieu», confie une vendeuse. Abdou Chanfi, chargé de communication de l’événement, justifie cette affluence limitée par des imprévus «Des entreprises qui avaient confirmé leur venue ne sont toujours pas arrivées. Hier, il a plu et les déchets de la route se sont entassés ici, au Rotary. Nous avons dû tout nettoyer, ce qui a causé du retard. »
Malgré ces défis, cette foire spéciale promet encore deux jours d’activités et de découvertes culinaires. Les vendeurs restent motivés et espèrent voir plus de visiteurs dans les prochaines heures. Le coordinateur national du projet Unido-Apile, Abdoul Anziz Said Attoumane resume l’esprit du projet. «Le projet Unido-Apile est un projet financé par l’Union européenne visant à améliorer l’exclusivité des produits afin de les rendre plus attractifs sur le marché comorien. Dans ce cadre, nous travaillons avec les entreprises en leur apportant un accompagnement dans divers domaines : le marketing, la production de qualité, la comptabilité et, comme vous pouvez le constater aujourd’hui, l’accès au marché.»
Il explique que l’objectif est de les aider à faire connaître leurs produits auprès de la population comorienne et, bien entendu, d’augmenter les chiffres d’affaires des entreprises ciblées afin qu’elles puissent se développer et maintenir leurs activités. «Il s’agit là d’un premier pas, mais je pense qu’avec les initiatives que nous menons actuellement pour valoriser les produits comoriens, des efforts collectifs doivent être entrepris.» Selon lui, il est important de souligner le changement qui s’opère, rappelant l’existence d’associations créées pour mieux accompagner la dynamique de transformation, citant notamment «l’Association des Producteurs et des Transformateurs».
Aujourd’hui, «ces associations sont en mesure de dialoguer avec le gouvernement, de se faire connaître auprès des bailleurs et, surtout, de collaborer avec la société civile », a-t-il souligné. Abdoul Anziz Said Attoumane ajoute que la campagne agroalimentaire, lancée le 1er mars et qui se poursuivra jusqu’au mois de juillet, permettra d’établir «des contacts avec les différents distributeurs aux Comores, notamment les supermarchés et les épiceries, afin de promouvoir ces produits et d’encourager leur commercialisation dans ces points de vente».