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Une obligation vaccinale et des questions

Une obligation vaccinale et des questions

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Dès ce 12 octobre, certaines administrations ont conditionné l’accès à leurs locaux à la présentation d’une carte vaccinale. D’autres ont préféré accorder un délai de quelques jours aux usagers. Toujours est-il que si la mesure n’est pas encore appliquée de façon harmonisée, d’ici peu, les Comoriens seront soumis à une obligation vaccinale. Pour l’heure, il manque le texte pour réglementer tout cela.

 

Depuis le début de la semaine, c’est le branle-bas de combat à Ngazidja. En effet, suite au dernier Conseil interministériel qui s’est tenu lundi 11 octobre 2021, la carte vaccinale est rendue obligatoire dans certains ministères, services et autres établissements publics. Ce constat est amer : « cette troisième cohorte patine, raison pour laquelle nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes », a indiqué une source autorisée.


Dans la foulée, le lendemain mardi, le secrétaire général du gouvernement, Oumara Mgomri convoque les directeurs généraux des établissements publics et les secrétaires généraux des ministères afin de leur demander d’appliquer la décision « en attendant une note». Si bien que sa mise en application se fait de manière inégale.
Le premier à avoir publié un communiqué est le ministère de l’éducation. Le 12 octobre, il informe que la vaccination anti-Covid 19 est obligatoire, pour les enseignants de tout le secteur éducatif, tout le personnel administratif, les étudiants de l’Université et les instituts privés et tous les étudiants âgés de plus de 18 ans.


Ce mercredi, à l’entrée du ministère de l’Intérieur, sur le grand portail noir, un communiqué en conditionnait l’accès par la présentation de la carte de vaccination dès le 13 octobre. Un agent nous a même expliqué, que parmi les documents demandés pour obtenir un passeport ou une carte nationale, figure dorénavant la carte vaccinale.
A quelques encablures de là, la caissière d’un supermarché a affirmé n’avoir reçu aucune directive quant au précieux document. Même choses pour les commerces et les banques dans lesquelles, la carte vaccinale n’est pour l’instant pas exigée.


La mesure ne s’applique pour le moment, que pour l’administration, ici encore avec des écarts. Si le Palais de Justice de Moroni a décidé de n’autoriser l’accès qu’aux citoyens qui présenteront le fameux sésame, d’autres directions ont préféré accorder un délai aux usagers afin de se conformer à cette nouvelle donne.Aussi les Aéroports des Comores ont prévenu que dès le 18 octobre prochain, pour se rendre dans l’un des aéroports de Ngazidja, Ndzuani ou Mwali, il faudra présenter soit « une carte de vaccination soit un résultat négatif de Pcr de moins de 72 heures ». Il ne s’agit pas que du personnel mais aussi des voyageurs.

Combien de temps le document sera obligatoire?

Pour la Société Comorienne des Ports, si le personnel portuaire est tenu de présenter « un pass-sanitaire » dès le 12 octobre, le public et les usagers du port seront concernés par la décision à compter du 18 octobre.En l’absence d’un texte réglementaire pour encadrer la mesure, l’obligation vaccinale pourrait être interprétée diversement. D’ailleurs, plusieurs questions demeurent en suspens : quelles sont les personnes exemptées de la vaccination, quid de ceux en possession de pass-vaccinal étranger, combien de temps le document sera obligatoire et pour quels lieux, qui sera chargé du contrôle du document, en cas de défaut de celui-ci, est-il prévu des sanctions pécuniaires ?


Qu’arrivera-t-il à la personne qui sera reconnue coupable de trafic de carte vaccinale ? Les autorités envisagent-elles une carte de vaccination pourvue d’un QR Code pour lutter contre la fraude ?Quand envisagent-elles de lever l’obligation vaccinale ? Autant de questions que le texte réglementaire dont la publication est prévue la semaine prochaine, devra répondre.

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