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Union des Meck I L’ex-directeur reconnu «coupable» de détournement de fonds

Union des Meck I L’ex-directeur reconnu «coupable» de détournement de fonds

Société | -   Abdou Moustoifa

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Ahamada Said avait été jugé avec 9 prévenus dans l’affaire de l’achat du complexe hôtelier Les Arcades, qui sert de siège officiel de l’Union des Meck.

 

Mis en examen depuis octobre 2024, l’ancien directeur de l’Union des Meck, Ahmada Saïd, a été reconnu coupable le mercredi 27 août par un tribunal spécial, de détournement de fonds et d’atteinte aux biens sociaux dans le cadre de l’acquisition du nouveau siège de l’institution. Le verdict le condamne à quatre ans de prison, dont dix mois ferme, ainsi qu’à une amende de trois millions de francs.

En outre, le tribunal a accordé à l’Union des Meck la somme de 320 millions de francs au titre de dommages et intérêts, montant qui devra être réglé par l’ancien dirigeant. Cette affaire remonte à septembre dernier, après le dépôt d’une plainte par quatre personnes, parmi lesquelles figuraient d’anciens élus et gérants de Meck. Les plaignants contestaient l’achat du complexe « Les Arcades », acquis pour plus d’un milliard de francs par la direction, avec l’approbation du conseil d’administration de l’Union des Meck.

Prix du complexe

Selon la partie civile, cette acquisition a été réalisée en violation des statuts, notamment de l’article 24, qui stipule que tout investissement majeur doit obtenir l’autorisation préalable de l’Assemblée générale. Or, d’après les déclarations de l’ancien président du conseil d’administration (lui aussi reconnu coupable pour complicité), l’Assemblée ne s’était réunie qu’après le versement de 50 % du montant convenu. Le prix du bâtiment a également suscité des critiques. Acheté pour 1,25 milliard de francs, l’immeuble aurait dû, selon une expertise externe citée au cours du procès, coûter seulement 700 millions de francs. Les débats devant le tribunal ont aussi porté sur l’origine des fonds, dont une partie aurait été prélevée dans les caisses du fonds de solidarité décès. Cette complexité a prolongé l’audience du 13 août jusqu’à 19 heures.


Cependant, le verdict rendu mercredi dernier n’a pas satisfait la partie civile. Sur une dizaine de prévenus, seuls deux hauts responsables (l’ancien directeur général et l’ex-président du conseil d’administration) ont été condamnés. Ce dernier, reconnu coupable de complicité avec deux autres personnes, a écopé d’une peine de 12 mois avec sursis et d’une amende de 1,5 million de francs. «Comment comprendre que l’ancienne équipe dirigeante soit acquittée, sauf le directeur ? Nous savons très bien qu’il n’aurait pas pu, à lui seul, débloquer des fonds sans l’accord d’autres responsables, notamment le comptable.

Pour nous, ce jugement n’a pas de sens », a dénoncé l’avocat de la partie civile, Me Mohamed Nassur. Ce dernier a également critiqué la demande reconventionnelle accordée à l’un des prévenus. « Cela n’existe pas dans un procès pénal. Une fois relaxé, un prévenu qui n’est pas satisfait peut engager une nouvelle procédure », a-t-il soutenu, avant d’annoncer son intention de faire appel de la décision.

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