L’Université des Comores (Udc) va-t-elle connaitre un mouvement de grève en cette fin d’année ? On n’en est pas encore là, mais des indices laissent présager un tel scénario. Cette fois-ci, ce ne sera pas à cause de l’absence de texte, puisque la loi sur l’enseignement supérieur tant réclamée, a été promulguée la semaine dernière. Mais plutôt, pour un problème d’impayés.
C’est ainsi que le syndicat du personnel Iatos qui regroupe tous les employés de l’université travaillant dans les sites dans les autres îles et qui n’ont pas le statut d’enseignants chercheurs, a tenu vendredi 24 mai, une conférence de presse à l’Ecole de santé et de médecine publique. Animée par le bureau à la tête duquel, se trouvait le secrétaire général, Chamssoudine Mhoma, c’était l’occasion pour le syndicat du personnel latos, d’informer l’opinion, ainsi que les autorités, que le personnel de l’Udc est à bout, et ne peut plus continuer à travailler bénévolement.
«Nous comptons deux mois d’impayés et l’on s’approche vers un troisième mois. Cette situation est intenable pour les employés qui doivent se rendre au travail et subvenir aux besoins de leurs familles. Nous sommes là pour envoyer ce message à l’administration et à l’État», a expliqué le secrétaire général dudit syndicat qui prévient que «si mai s’achève sans paiement, l’on risque d’entreprendre d’autres actions».
Examens
Chamssoudine Mhoma a souligné qu’actuellement, une grève ou un arrêt de cours perturberait l’année en cours, dans la mesure où de nombreuses composantes, ont déjà commencé les examens du deuxième semestre. «En aucun moment nous ne souhaiterions en arriver jusque-là. Voilà pourquoi nous lançons ce cri d’alarme», a-t-il complété.
Avant d’inviter la presse, le syndicat des employés de l’Udc, a saisi le ministère des Finances dans l’espoir de trouver une issue. «Entre-temps, nous avons appris qu’en fait, les caisses de l’administration sont vides. A chaque fin d’année, ce problème se pose. Même si l’État verse sa subvention, nos dirigeants ont du mal à compléter le montant restant pour payer les employés.
En 2023, ces difficultés avaient commencé à se faire ressentir depuis avril», a rappelé, de son côté, le contrôleur du syndicat Iatos (ingénieurs, administrateurs, techniciens, ouvriers et de service, Farid Said. Il appelle le gouvernement à apporter encore une fois le complément en plus de la subvention pour débloquer la situation.
En août 2023, l’Université était embourbée dans une crise liée à des impayés, entrainant une grève à la fois du personnel et des enseignants. Cet arrêt de cours avait impacté les examens de la deuxième session et par ricochet, la rentrée de l’année suivante. Aujourd’hui ce risque plane encore, à un moment où, des facultés n’ont pas encore achevé les partiels de fin d’année, sans compter la correction.