Le ministre de l’Éducation nationale, Bakari Mvoulana, a assisté à la cérémonie de remise des bâtiments de l’Institut universitaire de la technologie (Iut), réhabilités par le programme Msomo na Hazi. Six salles de classe et l’administration ont été rénovées dans le but d’ «améliorer la performance de l’établissement en matière de gestion, d’accueil, de formation et d’insertion professionnelle».
Le coût total de cette réhabilitation s’élève à 97 millions de francs comoriens, financés par l’Union européenne. Cette somme fait partie des 9 millions d’euros alloués par l’Ue pour accompagner les jeunes dans leur insertion professionnelle. Le programme Msomo na Hazi subventionne l’Iut pour améliorer le cadre de travail des formateurs et l’environnement d’apprentissage des étudiants, grâce à la réhabilitation du bâtiment administratif.
L’appui à des centres de formation, ainsi que les modalités et centres d’apprentissage, dont l’Iut fait partie, sont des leviers importants de ce programme. L’amélioration des conditions de vie des apprenants en formation contribue à rendre les formations plus attrayantes pour les jeunes, selon Dr Abdallah Nouroudine, l’administrateur du programme. «Notre accompagnement commence à l’Iut par l’actualisation de son projet d’établissement, afin que la vision de développement du centre soit clairement établie. «, insiste-t-il, évoquant certaines priorités pour favoriser un enseignement de qualité à travers les îles.
Préserver la noblesse de l’enseignement public
Dans son discours, le ministre de l’Éducation nationale a, au nom du gouvernement, salué les partenaires qui soutiennent le développement socio-éducatif et économique de notre pays. S’appuyant sur les médiations qu’il a menées lors des grèves qui ont touché le secteur, Bakar Mvoulana s’est félicité des résultats obtenus au cours des deux mois de son mandat. «Ces médiations ont permis de résoudre certaines difficultés liées aux arriérés de salaires des enseignants», a-t-il déclaré.
Concernant les protocoles établis entre le gouvernement et le syndicat des enseignants, comprenant sept axes, il a été rappelé que des solutions ont été trouvées et le gouvernement a pris en compte cette doléance dans la loi de finances rectificatives, adoptée lors de la dernière session parlementaire. «Les effets pécuniaires seront intégrés aux salaires de septembre», a précisé le ministre. Cependant, il a également évoqué les deux doléances de l’Université des Comores, à savoir les arriérés de salaires et la gouvernance de l’institution. «Nous avons plaidé pour le versement des salaires. La question de la gouvernance avance bien, car le conseil d’administration et le conseil scientifique sont déjà en place. L’administrateur sera nommé avant la prochaine rentrée, prévue le 23 de ce mois», a-t-il annoncé.
Le ministre a par ailleurs appelé les enseignants à préserver la noblesse de l’enseignement public. «Les derniers rapports du ministère indiquent que 80 % des élèves sont dans des établissements privés, tandis que seulement 20 % fréquentent les secteurs publics», s’est-il inquiété. Insistant sur la date de la rentrée, il a demandé de privilégier la qualité du métier, plutôt que de se concentrer uniquement sur l’augmentation des salaires.
«Après presque trente ans, ce site bénéficie de sa première réhabilitation digne de ce nom», a fait remarquer le directeur général de l’Iut, Ahmed Bacar. Il a ajouté que l’administration ne tolérera pas que les étudiants nuisent aux efforts des partenaires en salissant ou détruisant le mobilier et et le matériel didactique dont ils ont bénéficié.