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Utilisation des données climatiques I Une urgence de renforcer les capacités d’anticipation et d’action

Utilisation des données climatiques I Une urgence de renforcer les capacités d’anticipation et d’action

Société | -   Mhoudini Yahaya

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Les Comores, comme de nombreux pays insulaires, sont confrontées à une intensification des phénomènes climatiques extrêmes. Face à ces menaces, autorités et partenaires appellent à intégrer pleinement l’information climatique dans la planification et la prise de décision.

 

Les sécheresses prolongées, les cyclones, les inondations ou encore l’érosion côtière affectent déjà les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau potable. Si ces risques ne sont pas anticipés, ils pourraient compromettre les acquis en matière de développement et fragiliser durablement les ménages, l’économie et les services publics. C’est dans ce contexte que la ministre des transports maritimes et aériens, Yasmine Hassane Alfeine, a lancé lundi au Retaj le forum consacré à l’utilisation de l’information climatique pour la préparation et la prise de décision face aux aléas hydro-météorologiques.

Durant trois jours, responsables et experts sont appelés à réfléchir sur les solutions permettant de mieux exploiter les données climatiques, essentielles à la vie quotidienne, à l’économie et à la sécurité de la population. «Face à ces défis, nous avons le devoir de renforcer nos capacités d’anticipation et d’action», a déclaré la ministre, soulignant que l’information climatique, lorsqu’elle est collectée, analysée et partagée à temps, devient un outil stratégique de planification, de prévention et de résilience.

Construire une résilience collective et durable

Elle permet de sauver des vies, de protéger les infrastructures et de guider les politiques publiques dans des secteurs vitaux comme l’agriculture, la pêche, l’énergie, le transport ou la sécurité civile. La ministre a réaffirmé l’engagement du gouvernement à consolider les mécanismes institutionnels, investir dans les technologies météorologiques et encourager une coopération accrue entre toutes les parties prenantes afin de renforcer la résilience du pays et de la région face aux aléas climatiques.
Le directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm), Abdou Mondoha Abdillah, a rappelé que la résilience climatique constitue une priorité nationale.

«Ce forum vise à renforcer notre capacité à interpréter, partager et utiliser les données climatiques afin de les intégrer dans nos politiques, nos plans et nos pratiques quotidiennes», a-t-il affirmé. Selon lui, aucune stratégie climatique ne peut être efficace sans une infrastructure de surveillance performante. De son côté, le représentant résident du Programme des nations unies pour le développement (Pnud), Snehal Soneji, a salué l’accompagnement du Fonds vert pour le climat aux côtés des Comores. Pour lui, les données climatiques «ne sont pas seulement des chiffres ou des cartes techniques».

Elles représentent des outils de planification et de protection qui permettent d’anticiper les sécheresses, de gérer les ressources en eau, d’alerter les communautés en cas de catastrophe, mais aussi d’orienter les investissements dans l’éducation, la santé, l’énergie ou le tourisme. Il a insisté sur la nécessité de bâtir une résilience collective où chaque acteur, institutions, autorités locales, secteur privé et population, trouve sa place et contribue à la sécurité et au bien-être des générations présentes et futures.

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