La chaleur qui touche le pays en cette période est devenue particulièrement intense. Elle devient étouffante surtout pendant la nuit, perturbant ainsi le sommeil. De nombreuses familles préfèrent dormir à l’extérieur en utilisant des moustiquaires. Ce phénomène pousse certains jeunes à se regrouper pour se reposer dans les Mihandadju (places publiques) jusqu’à 2 heures du matin.
Actuellement, les températures maximales enregistrées par la direction de la météorologie oscillent entre 32 et 35°C. Malgré les pluies récurrentes, la chaleur reste intense. Le directeur de la météorologie, Ahmed Youssouf Abdou, admet que les températures sont effectivement en hausse. « Nous sommes en période de kashkazi [mousson]. Il y a des pluies convectives généralisées partout dans l’archipel.
Elles tombent généralement le matin et il fait chaud le soir à cause de la convection (transfert des masses d’air chaud du sol vers l’atmosphère), ce qui provoque des pluies pendant la matinée », explique-t-il pour illustrer ce phénomène. Pour expliquer les causes de ces vagues de chaleur, il insiste sur le fait qu’il s’agit de phénomènes naturels. Selon lui, il y a toujours eu des vagues de chaleur dues aux dépressions.
Toutefois, le météorologue reconnaît que ces vagues de chaleur sont actuellement accentuées par le changement climatique. «Le dipôle de l’océan indien a évolué vers une phase positive d’El Niño. Nous traversons l’été austral. Tous les pays qui se situent sur l’hémisphère sud sont en période d’été. Cette chaleur va persister jusqu’au mois d’avril. Ensuite, la tendance changera. L’El Niño explique l’intensité de la chaleur de la mer. L’influence du changement climatique est non négligeable», constate-t-il.
Adaptation
De son côté, le point focal national de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Abdou Salami Mihidjay, confirme également que l’augmentation de la température est due aux changements climatiques. «La température continue d’augmenter à l’échelle mondiale. Il s’agit de l’effet de serre. La conduite à adopter est l’adaptation», propose-t-il.
En évoquant l’adaptation, plusieurs scientifiques soulignent que, face à la hausse des températures et des vagues de chaleur, l’enjeu climatique réside principalement dans le confort thermique à l’intérieur des bâtiments. C’est pourquoi ils ont toujours préconisé de végétaliser les toitures et les façades, d’optimiser l’efficacité des parois vitrées, de construire selon la direction habituelle du vent dans la zone, de planter des essences adaptées et d’installer des points d’eau.