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Vague de Chaleur : que disent les spécialistes ?

Vague de Chaleur : que disent les spécialistes ?

Société | -   Nazir Nazi

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Le pays connait depuis le mois dernier une chaleur intense. L’opinion ne cesse de parler «d’une augmentation sans précèdent» de la température bien qu’on observe quelques précipitations par intermittence.

 

Les prévisionnistes parlent d’une température «normale». Fahad Ben Abdou, prévisionniste à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm), affirme qu’il n’y a pas vraiment d’énorme augmentation de la température cette année par rapport à l’année dernière. Selon lui, la température minimum est actuellement de 25°C dans les matinées pendant qu’aux environs de 12h  à 14 h 30 elle varie de 30 à 32°C.

Il a précisé que la température record est de 34°C cette année alors que dans les années précédentes elle était de 37°C à Hahaya (Ngazidja), Mremani (Ndzuani) et Howani (Mwali). «Nous sommes en période de pluie et de chaleur. Et comme il ne pleut pas, il est normal de ressentir la chaleur. C’est un constat normal pour une période d’été dans l’hémisphère sud», a expliqué Fahad Ben Abdou. Ce qu’il y a lieu de savoir, il y a raison de dire que les changements climatiques sont directement responsables de cette chaleur intense.


Le chargé de l’environnement à l’Anacm, Fouad Issoufa Ali, a ainsi rappelé qu’on est en période de Kashkazi. Du coup, des nuages plafonnent souvent le ciel. «Ce qui empêche la chaleur dégagée de la terre de s’éparpiller au ciel. Il y a, par conséquent, un retour de ladite chaleur vers le bas. Et surtout, c’est une période de chaleur», a-t-il expliqué.


Fouad Issoufa Ali a par contre insisté sur le fait qu’il n’y a pas encore de nouvelles données en matière de changements climatiques pouvant justifier cette chaleur. Il a, enfin, annoncé que le pays traverse un début d’une saison chaude et la chaleur augmentera dans les mois qui suivent.

«Il faut toutefois boire beaucoup. Il a tenu à préciser qu’il n’y aucun risque malgré cette chaleur ressentie durant ces mois», a-t-il suggéré. Cette chaleur serait-t-elle liée, comme prétendent beaucoup de Comoriens, au volcan Karthala ou aux dernières activités sismiques ressenties au niveau de l’île comorienne de Mayotte ?


Shafik Bafakih, physicien à l’Observatoire du volcan Karthala (Ovk), a montré que, certes, il y a des mouvements sismiques au niveau de Mayotte, mais cela n’a aucun lien avec la température actuelle. Quant au volcan Kartala, il a rassuré qu’il y a des activités très faibles et qu’elles ne sont pas de nature à influencer le climat. «Les activités sismiques actuelles sont régionales et à deux cents kilomètres d’ici. En plus, ça n’a aucune incidence directe avec cette chaleur», a-t-il ajouté. D’un point de vue géologique, Shafik Bafakih a clairement montré qu’il n’y a pas d’interaction avec le climat.


«Les Comoriens ont tendance à considérer qu’il y a une relation directe entre l’augmentation de la température et les activités sismiques. Mais, la chaleur du volcan n’est pas vraiment en mesure d’influencer le climat», a-t-il recadré.


 


A l’entendre, cela pourrait influencer le climat, s’il y a éruption ou si les panaches des cendres sont à une grande intensité. «D’ailleurs, les activités sismiques sont normalement à cinq kilomètres de la surface. Et puis, à l’heure actuelle plus on se rapproche du Kartala, plus il fait froid», a-t-il démontré. Le physicien à l’Observatoire du volcan Karthala a rappelé que les panaches empêchent souvent les rayons du solaire d’atteindre le sol, ce qui devrait diminuer la température. «Contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, il devait faire froid quand il y a des cendres. Normalement, le système volcanique n’est pas automatiquement en mesure d’influencer la température», tient-il à préciser.


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