La direction régionale de la santé (Drs) et le cabinet du gouverneur de Ndzuani se sont réunis pour discuter des mesures préventives à mettre en place afin de contrer le Mpox ou variole simienne. Cette rencontre a rassemblé une trentaine de participants, dont l’Oms, l’Unicef et des médias locaux.
L’objectif de cette réunion a été de discuter et de mettre en œuvre des stratégies visant à renforcer les contrôles aux frontières, afin de prévenir l’introduction de la maladie aux Comores. Face à la menace, le gouverneur de Ndzuani, le docteur Zaidou Youssouf, a exprimé la nécessité de renforcer les mesures de prévention et de surveillance.
«Nous sommes confrontés à une épidémie qui a le potentiel de se transformer en pandémie. Il est impératif que nous prenions les mesures nécessaires pour empêcher la maladie de toucher notre pays.Actuellement, il n’existe aucun traitement spécifique pour cette maladie, et la vaccination, bien qu’efficace, représente un coût élevé.
C’est pourquoi la prévention doit être notre priorité absolue. Nous devons renforcer la surveillance, notamment aux frontières, pour empêcher l’entrée du virus sur notre territoire. La vigilance est de mise, et nous ne pouvons pas nous permettre de baisser la garde. Le Mpox est une maladie particulièrement douloureuse, caractérisée par des éruptions cutanées sévères. Pour sa part, le directeur régional de la santé a appelé à une vigilance tout en évitant toute panique.
«La surveillance des frontières est primordiale»
«Nous devons faire preuve d’une grande vigilance, mais sans céder à la panique. L’essentiel à retenir est le lancement de l’alerte mondiale pour cette maladie, ainsi que l’importance de sa définition et de sa compréhension. La vigilance doit porter sur les mesures à prendre en cas de détection de symptômes, en particulier dans les points d’entrée du pays. Il est crucial de réaliser des tests pour confirmer tout cas suspect de la maladie afin d’agir rapidement et efficacement», a fait savoir le docteur Anssouffoudine Mohamed.
Le représentant de l’Unicef, Samuel Jean Beaulieu, a salué la mobilisation au niveau de l’île. «Cette rencontre montre le dynamisme au niveau de Ndzuani. Il faut savoir que cette nouvelle souche de Mpox est plus létale et plus transmissible. Mes inquiétudes portent davantage sur la disponibilité d’un vaccin, qui est le seul traitement possible. Il faut savoir qu’il ne faut pas attendre de déclaration de cas pour agir», a-t-il dit. Il a ensuite insisté sur les leçons apprises lors des 2 dernières épidémies. «Avec le choléra et la Covid-19, on a de l’expérience.
La surveillance des frontières est primordiale. Le temps d’incubation, qui va jusqu’à 21 jours, est très long. S’ajoute à cela le déni de la population et le manque de moyens de prévention. Il va falloir prendre compte les leçons apprises et trouver les bons schémas de base», a-t-il martelé. La variole simienne a fait son «grand retour», a annoncé le 14 août, l’Organisation mondiale de la santé (Oms).
Aux Comores, sa vaccination a été maintenue jusqu’en 1989 et sa transmission se fait principalement d’humain à humain. Selon la présentation faite par le directeur régional de la santé, lors de la réunion, «le changement climatique, la déforestation, et le commerce d’animaux sauvages sont autant de facteurs qui contribuent à la propagation de cette maladie».