Chargé de veiller sur l’importation et l’exportation des denrées alimentaires, l’Institut de recherche pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape) a tenu une conférence de presse hier, mercredi 24 août, après-midi dans son siège, pour présenter des «faits graves» dont il considère comme une matière à mettre la population «en danger».Si danger il y a, il émanerait, selon l’Inrape, de Moroni Terminal, «le premier maillon» de la chaîne alimentaire du pays. La société de manutention et d’entreposage qui vient d’ailleurs de rempiler avec l’Etat comorien pour les dix prochaines années dans le rôle du gérant du port de Moroni, aurait, «depuis 2017», «sciemment» entamé une politique de «débranchement des conteneurs frigorifiques» du port de Moroni, où l’on stocke les aliments en attente de ravitaillement.
«Cette année-là, nous les avons interpellés après avoir eu vent de cette manœuvre. Mais ils ont nié les faits. L’année d’après, lors d’une inspection quotidienne, des inspecteurs de l’Inrape ont découvert une dizaine de conteneurs débranchés pendant plus de 24h», avance, dans un premier temps, le directeur de l’Inrape, Abdou Azali Hamza.
Des récidivistes ?
Deux ans après, soit en 2019, avec toujours la même approche, les inspecteurs de l’Inrape auraient encore découvert, cette fois, «une vingtaine de conteneurs débranchées». De ce fait, les deux camps se seraient convenus à «une rencontre» au cours de laquelle, la filiale de Bolloré aurait, cette fois, «avoué les faits qui lui étaient reprochés». «Ils ont tenté de justifier leurs actes par le fait qu’ils n’auraient pas les capacités de brancher tous les conteneurs frigorifiques», a fait savoir le directeur de l’Inrape pour qui, cela ne peut, en aucun cas, «être une excuse». Surtout que ce mois-ci, Moroni Terminal serait encore pris en flagrant délit. «Cette fois, nous avons conclu que Moroni terminal bafoue et se moque des institutions étatiques. Nous avons alors appelé la police et, un huissier qui ont tous établi leurs rapport séparemment. C’est sur cette base que nous avons décidé de porter plainte», déclare Abdou Azali Hamza.
En outre, l’Inrape a également porté plainte contre quatre autres «importateurs» qui, contre l’avis de l’Inrape, auraient mis sur le marché des denrées alimentaires «impropres à la consommation». «Nos inspecteurs ont identifié la vente d’ailes de poulets, de viande ou encore d’œufs périmés. Ils ont alors établi un procès-verbal de constat, saisi et procédé à un processus de destruction des produits. Malencontreusement, ces commerçants les ont mis en vente. Même ayant conscience que leur date de péremption dépassait les trois mois», devait déplorer Abdou Azali Hamza, qui, sans révéler les identités des transgresseurs, estime que le reste du travail revient à la justice.