logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Vente du don du riz japonais I Entre files d’attente et espoir à l’horizon

Vente du don du riz japonais I Entre files d’attente et espoir à l’horizon

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

image article une
Les 1 087 tonnes de riz du don japonais réceptionnées vendredi ont été mises en vente le jour-même. A Ngazidja, des files d’attentes sont visibles devant chaque magasin qui vend le produit. Le chargé de communication de l’Onicor Ben Abdallah revient sur l’opération de distribution et de vente de cette nouvelle cargaison.

 

L’Office national d’importation et de commercialisation du riz aux Comores (Onicor) a réceptionné vendredi 16 septembre dernier 1087 tonnes de riz du don japonais. Le produit est vendu dans des sacs de 30kg répartis sur l’ensemble du territoire national comme suit : 40% à Ngazidja, 40% à Ndzuani et 20% à Mwali. Depuis près de 11 semaines, une pénurie de riz sévit dans tout le pays. Et ce ne sont pas tous les commerçants qui ont bénéficié de la vente de ce don japonais.

Les critères des premiers servis

Joint dans l’après-midi du samedi 17semptembre dernier pour plus de précisions sur le sujet, le chargé de communication de l’établissement public, Ben Abdallah, a expliqué que c’était sur des critères bien précis que se faisait le choix du commerçant à qui livrer ces sacs de 30kg avant de les citer. «Deux éléments ont pesé sur le choix des clients. Nous avons privilégié des commerçants qui nous ont porté secours dans ces moments difficiles et nous ont remis énormément beaucoup d’argent nous permettant de faire un achat de 12 milles tonnes de riz. Le deuxième critère portait sur la situation géographique. Nous savons qu’une grande partie de nos commerçants se situent au centre, à Moroni et ses environs. Nous avons tenu compte surtout de cette situation géographique et nous avons pris aussi des commerçants qui se situent dans des régions un peu plus éloignées, Mbadjini, Mitsamihuli, Washili-Hamahame et un peu partout», a-t-il indiqué, mentionnant qu’ils estiment que ce dont apaisera leurs souffrances en attendant la cargaison des 12 000 tonnes.

Les longues attentes devant les magasins

Depuis l’après-midi du vendredi dernier, dans les quartiers comme Caltex-Asgaraly, vers la Fédération de football des Comores (Ffc), ou encore, devant chaque magasin pouvant vendre le riz, les véhiculent difficilement. La mise en vente de ces sacs de riz provoque des files d’attentes indescriptibles depuis 5h du matin du samedi car les consommateurs envahissent les alentours de chaque magasin avant qu’ils ne soient ouverts pour pouvoir s’inscrire sur la liste sur la base de laquelle le riz leur sera vendu. Hier matin, le riz se vendait également au rond-point de Washili-Dimani dénommé Gte.

Moutsoifa Mkolo au micro du site d’information Habarizakomor a fait savoir que c’est depuis 5h du matin qu’il est sur les lieux. «Mais jusqu’à présent (aux alentours de midi, ndlr), le riz n’est pas encore là. Nous sommes nombreux à avoir fait de longs parcours pour venir quand on nous a dit que le magasin de Said Ali Mdahoma vendrait le riz ce matin. Et à notre grande surprise, on nous annonce que seuls 50 sacs sont attendus alors que nous qui sommes déjà inscrits sur la liste dépassons la centaine. Je suis le 85ème sur la liste», s’est-il plaint, regrettant le fait de ne pas être sûr de rentrer avec ne serait-ce que 2g de riz.


Amir Daniel a passé toute la journée du dimanche à attendre devant un magasin à la Coulée et est rentré bredouille. «C’est vers 11h que je suis arrivé sur place. Comme c’était le dimanche, je ne pensais pas rencontrer une telle foule. Aux environs de 16h, je suis retourné chez moi. Non seulement que la quantité était insuffisante. Mais le peu qu’il y’en avait était vendu aux connaissances, aux femmes, particulièrement celles qui étaient enceintes».

La sécurisation de l’opération de vente

Au port de Moroni, tout comme devant chaque magasin vendant le riz japonais, l’armée veille. Ben Abdallah expliquera qu’ils ont tiré les leçons de ce qui s’est passé à Ndzuani la dernière fois. «C’est pour cette raison que l’armée a été mobilisée pour assurer la sécurité des camions depuis le port, tout en assistant à sa commercialisation et veiller à ce qu’il n’y ait pas de débordements», a-t-il explique, soulignant que des instructions ont été données aux commerçants et de militaires: «ne pas vendre plus d’un sac à une personne vue la quantité insuffisante».


Il regrettera le fait qu’ils ne pourront pas éviter les files d’attente puisqu’en cette période de pénurie, le produit est extrêmement sollicité. «C’est normal qu’avec la crise les files d’attente soient longues. La demande est supérieure à l’offre. Tout ce qu’on peut faire, c’est travailler de manière transparente. C’est ainsi que le produit se vend directement dans les camions. Ils comprendront effectivement qu’il y’en avait pas assez, mais le peu qu’il y avait leur a été vendu», a-t-il indiqué. À Moroni, en l’absence des forces de l’ordre, certains vendent le riz à 13.000fc au lieu des 12.000fc. Le chargé de communication de l’Onicor précisera que cela «ne relève pas de l’Onicor mais plutôt de la part des services du contrôle des prix».

C’est quoi le don du riz japonais

Le don japonais est une aide accordée par le gouvernement japonais depuis 2009. Le gouvernement japonais octroie des tonnes de riz. Les fonds issues de cette donation permettent au gouvernement comorien de financer des projets sociaux. Plusieurs projets ont été réalisés avec le financement de ces fonds comme la construction de quelques écoles dans certaines localités, celle des hôtels de ville au niveau des mairies, une salle de laboratoire à l’Inrape, la Maison de l’Emploi. Depuis l’aparition du riz émanant du don japonais aux Comores en 2009, le prix du kilogramme a toujours été aligné à celui du riz ordinaire.

 

Commentaires