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Verdict de la cour de sûreté de l’Etat I La peine à perpétuité au cœur des débats

Verdict de la cour de sûreté de l’Etat I La peine à perpétuité au cœur des débats

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

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La perpète prise contre l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi alimente les débats entre citoyens. Si certains disent n’avoir pas été étonné de la suite au vu, selon eux, “des erreurs de procédures” signalées ici et là, d’autres estiment qu’elle est “proportionnelle” aux faits reprochés à l’ancien président estimant que “c’est bien plus qu’un crime”.

 

A peine tombé que le verdict final du procès sur la citoyenneté économique condamnant à la perpète l’ancien chef de l’Etat Ahmed Abdallah Mohamed Sambi fait parler de lui, laissant nombreux dans l’indifférence. Présent à la salle d’audience, Me Mastaba sursauta de son siège, l’air surpris.
Il a indiqué avoir suivi largement l’arrêt du délibéré faisant part de son appréciation en son statut de juriste. “Ce qui semble laconique, c’est que le juge ait prononcé la perpétuité. Vous n’êtes pas sans savoir que la perpétuité nous ramène directement au temps des Cléopâtre.

 

Or, à l’ère moderne actuelle, la perpète n’a pas sa place”, a-t-il partagé avant d’ajouter que pour les autres condamnations, chacun peut les apprécier à sa façon. Me Mastaba a lancé un appel à la chambre des comptes et à l’Assemblée à “soulever tous les autres dossiers des programmes mafieux et d’escroquerie notamment l’opération Rial”. “Comme on parle là des procès en faveur des citoyens comoriens, nous voulons voir les responsables devant la justice. Ça ne doit pas s’arrêter seulement sur la citoyenneté. Sinon, ce sera de l’injustice, assez trépidante”, a-t-il précisé. Mhadji Nassurdine est du même avis et dit espérer “le début de tant d’autres procès”.


De son côté, le premier secrétaire général du parti, Ulezi Natuk Mohamed, dit porter un regard très mitigé par rapport au verdict, et a indiqué qu’il n’est «sans surprise». “Dès le début, le jeu a été faussé. Ce qui fait que l’espoir d’un procès équitable ait été très entaché. On ne s’attendait pas à un autre verdict outre que celui requis par le commissaire.

Tirer les leçons du procès

Le problème c’est que nous les Comoriens sommes restés sur notre faim. On ne peut pas faire le deuil car plusieurs questions restent sans réponses”, s’est-il ainsi exprimé, renvoyant la faute à l’administration qui n’aurait, pas selon lui, “su organiser un procès digne des évènements”.Et de poursuivre :”pour la première fois, des hauts dignitaires de rang se retrouvent devant la barre des accusés.

 

Ça devait être un procès plus pédagogique et exemplaire pour que nos dirigeants se rendent compte qu’ils ne peuvent plus échapper aux règles de l’Etat de droit. Malheureusement, le résultat escompté n’a pas vraiment été adapté”, disant espérer que l’on “ va tirer les enseignements politiques qu’il faut pour qu’à l’avenir on arrive à prendre conscience et à mettre en place les réformes structurelles nécessaires pour que le pouvoir judiciaire retrouve sa force pour assurer un vrai état de droit”.


Me Djamaldine Bacar est resté sur le fait que le “verdict prononcé ait une connotation politique”, et dit être choqué du fait que le président de l’audience ait dit que son client se soit enfui, alors qu’au tout début de l’audience, “on a présenté des papiers justifiant l’absence de mon client pour des raisons de santé et les ont acceptés”. Si certains disent n’avoir pas été étonné de la suite au vu, selon eux, “des erreurs de procédures” signalées ici et là, d’autres estiment qu’elle est “proportionnelle” aux faits reprochés à l’ancien président, estimant que “c’est bien plus qu’un crime”.

 

C’est le cas de Karim Hamdane; quant à lui, la perpète est bien méritée au vue des faits qui lui sont reprochés. «Vous ne le savez peut-être pas. Mais avec le programme de la citoyenneté économique nous sommes tous en danger. Ceux à qui on a vendu les passeports comoriens peuvent être mêlés à des affaires de terrorisme ou bien d’autres. Et cela nous portera préjudice. Il n’a certes pas usé d’une arme pour tuer le peuple comorien, mais d’un programme. Et c’est grave”, a-t-il soutenu.

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