Le ministre de l’Environnement, chargé du Tourisme, a présidé, mercredi 24 septembre à l’hôtel Le Retaj à Moroni, une réunion d’échanges sur les stratégie de vulgarisation et de partage des termes de la loi-cadre sur la prévention et la gestion durable des déchets avec l’Agence nationale de la gestion des déchets (Angd) en présence de nombreux préfets et maires de l’île de Ngazidja. La rencontre entre dans le cadre des activités du «Projet Islands» dont les actions sont essentiellement tournées vers «des plans et de réflexions» sur les mesures à prendre pour mieux préserver l’environnement et garantir la gestion durable des déchets.
Une bonne politique de gestion durable des déchets
Le ministre a fait part de la nécessité de vulgariser la loi-cadre en question pour permettre aux citoyens de mieux s’approprier des enjeux en matière de gestion, de transport et de traitement des déchets. «Notre situation géographique caractérisé par l’insularité nous pousse à tenir des rencontres régulières comme aujourd’hui pour discuter et trouver des solutions adaptées et pérennes face au changement climatique et pour la protection de l’environnement », a souligné Abubakar Ben Mahamoud. « Notre pays dispose d’une loi sur l’environnement promulguée depuis 1994. L’année dernière, le ministère a mis à jour cette loi mais aussi obtenu l’aval du gouvernement pour renforcer les mesures de gestion des déchets tant pour les institutions concernées que pour la population », a-t-il déclaré.
Le ministre a appelé les maires et les préfets à mieux s’impliquer dans cette dynamique de vulgarisation des textes règlementaires régissant les politiques de gestion des déchets et de protection de l’environnement. «Cette loi renforce les principes de cohésion et d’entraide afin de mener à bien les actions de gestion des déchets tout en les sensibilisant sur les principes de collecte et de tri pour pouvoir différencier les types de déchets biodégradables ainsi que les autres qui ne le sont pas pour enfin les transporter dans les sites de dépôt», a-t-il souligné. par ailleurs, le ministre Abubakar Ben Mahmoud a saisi l’occasion pour annoncer le projet d’acquisition d’un biodigesteur dans les capitales d’ici 2026.
Notons que cette loi -cadre définit les rôles et les missions de chaque acteur impliqué dans la gestion des déchets et fixe leurs responsabilités en la matière ainsi que le périmètre d’action pour tout un chacun. Selon le directeur général de l’Agence nationale de gestion des déchets (Angd), Oussoufa Mzé, les communes et les régions ont «une mission de collecte et de transport » des déchets, mettant en avant « leur rôle crucial » dans la sensibilisation de la population. «Cette présente loi a pour objet de fixer le cadre juridique approprié visant à préserver l’environnement et les ressources naturelles par la prévention, la valorisation et la gestion durable des déchets de façon concertée avec les acteurs concernés. Elle contribue à consolider les régimes en la matière, clarifie les modalités de traitement des déchets pour protéger la santé de l’homme mais aussi la faune et la flore », a souligné, de son côté, le consultant juridique, Chamsoudine Darouech.
Le texte prévoit des mesures de prévention de l’environnement mais aussi un dispositif obligatoire de tri, des plans clairement définis sur le ramassage, la collecte, le transport et le traitement des déchets dans les communes en cohérence avec la politique nationale de prévention et de gestion des déchets.
Pour le maire de l’Itsahidi dans la région de Mbadjini, Ali Boinaheri, plusieurs mesures sont à mettre en œuvre, avec des ressources humaines et financières conséquentes, pour mieux faire face à la problématique des déchets dans les communes du pays. «Dans notre région, à Fumbuni plus particulièrement, nous avons mis en place un projet par rapport aux déchets, soutenu par le Pnud en ciblant un site de décharge mais malheureusement l’incivilité de la population, les déchets sont déposés au milieu de la route au lieu de les jeter sur des lieux dédiés, situés sur le bas-côté de la route. Cela a entrainé la destruction de cette décharge. C’est pour montrer à quel point nous sommes confrontés à des difficultés pour instaurer une vraie culture de gestion, de ramassage, de tri et de traitement de déchets», a-t-il confié. Les autorités ont toutefois promis de poursuivre les actions de sensibilisation de cette loi-cadre auprès des citoyens dans les différentes communes du pays.