Des notables de Mbadjini, représentants des 44 localités de la région, réunis hier à Fumbuni, ont décidé de mettre en quarantaine la ville de Bandamadji la Domba. La cause ? L’attitude de certains responsables de la localité suite à des incidents survenus lors d’un passage du chef de l’Etat et de son épouse. Le couple présidentiel s’était rendu à Bandamadji la Domba, en plein Ramadhwani, pour assister aux funérailles de la mère de Halifa Yada, un proche compagnon du chef de l’Etat.
En plus des huées en pleine cérémonie funéraire, de nombreux citoyens de la localité avaient déserté la mosquée où devrait avoir lieu la prière funèbre. «Ces actes sont intolérables, indignes et contraires aux valeurs socio-traditionnelles comoriennes», a réagi le notable Mroivili M’madi, natif de Numadzaha ya Mvumbari. «Nous n’accepterons jamais que soient impunis de tels actes qui violent les codes traditionnels. Il s’agit d’une cérémonie funéraire et non une manifestation politique. Il y a des normes à préserver et à enseigner à nos enfants. Ceux qui se livrent à de tels actes doivent les reconnaitre comme tels et se repentir», a-t-il justifié.
Une violation des codes
socio-religieux
Pour eux, la décision de «bannir» le chef-lieu de Domba est motivée par le souci de préserver les valeurs inspirées des traditions comoriennes et des pratiques de l’Islam. «Fermer les yeux, ne rien dire, ne rien condamner, c’est cautionner ces actes qui portent atteinte à nos valeurs. On ne doit pas tolérer de tels actes, nous devons agir pour que cela soit une leçon pour les autres», a soutenu un autre notable qui a déploré « le silence » des notables de la localité « face à des actes graves qui risquent d’ouvrir un boulevard à toutes les dérives». Le bannissement de Bandamadji la Domba fait jaillir des informations nourries dans la sous-région de Domba. Peu après cette décision, des notables des autres localités de Domba ont exprimé leur incompréhension dans une vidéo diffusée dans la soirée sur les réseaux sociaux. A Fumbuni, la démarche des notables issus des sous-régions de Nguwengwe, Itsahidi, Pimba a été saluée par des notables et de jeunes présents.
Au bout d’une heure trente d’échanges au foyer Fukuni, la décision tombe comme un couperet : «Bandamadji n’est pas des nôtres, la ville doit se repentir, reconnaitre que nous partageons des valeurs sacrées fondées sur le respect et l’honneur de l’autre. Nous condamnons ces actes et nous exigeons des excuses officielles. En attendant et jusqu’à ce qu’on en dispose autrement, la ville de Bandamadji doit mesurer la gravité des actes perpétrés lors de ces funérailles, nous exprimons notre indignation et demandons à ce que les valeurs traditionnelles soient de mise partout et en tout temps», a souligné le grand notable Youssoufa M’madi de Fumbuni.