Le mardi 14 octobre dernier, le Palais du peuple de Moroni a accueilli une journée porte ouverte. L’organisation non gouvernementale Maeecha, qui célèbre ses 20 ans d’existence, y a convié les organisations de la société civile et les autorités locales pour dresser un bilan de ses réalisations, exposer ses ambitions futures et créer un espace de dialogue autour des défis que connaît le pays.L’événement a rassemblé un large public venu des différentes îles. Dans la matinée, plusieurs associations ont animé des stands pour partager leurs initiatives locales et les fruits de leur engagement communautaire.
Lors de son intervention, le directeur de Maeecha, Nasser Assoumani, a retracé avec émotion le chemin parcouru. Il a insisté sur le rôle de l’organisation dans l’amélioration des conditions de vie des enfants, l’accompagnement des enseignants, la formation des jeunes et l’insertion économique locale. Il a aussi parlé du soutien déterminant de l’Union européenne à travers des projets tels que Shawiri ou le programme de santé communautaire, et a salué «les efforts collectifs ayant permis d’apporter des soins à des enfants nécessitant une prise en charge à l’étranger».
L’après-midi a donné lieu à une discussion ouverte entre représentants de l’État, membres d’organisations de la société civile et citoyens engagés. Le débat a tourné autour de quatre piliers essentiels au développement du pays : la population, la prospérité, la planète et la paix.
Grands enjeux nationaux
Chacun de ces thèmes a suscité des échanges riches. Il a été question de lutte contre la pauvreté, d’éducation de qualité, de protection de l’environnement, mais aussi de justice sociale et de sécurité. Le ministre de l’Éducation, Bacar Mvoulana, a souligné l’importance de «traduire ces valeurs dans les réalités du quotidien», et a affirmé que «ces axes doivent guider les politiques publiques autant qu’ils nourrissent l’engagement citoyen».Dans cette dynamique, plusieurs voix se sont élevées pour interpeller les autorités. Le président de l’association Ulanga Ngazidja a attiré l’attention sur la problématique de la gestion des déchets, particulièrement urgente à l’approche des Jeux des Îles. Il a évoqué la nécessité d’une réponse rapide pour éviter de ternir l’image du pays.
Un autre participant, Djamaldine Kassim, a insisté sur la question de l’insécurité dans les villes et villages. Il a plaidé pour «un renforcement de la police municipale et un véritable travail de fond sur les causes de la violence communautaire».
Au-delà des discours, cette journée a permis de tisser ou de renforcer des liens entre acteurs de terrain et décideurs. L’ambition affichée par Maeecha est claire : poursuivre son action en misant sur la coopération, l’inclusion et la mobilisation citoyenne. Car, comme l’ont rappelé plusieurs intervenants, c’est dans la conjugaison des forces et des visions que peut se construire un avenir plus juste pour les Comores.
Toimayat H. Ali
