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Viol presumé sur mineur I La famille de la victime chassée du village pour avoir dénoncé le viol

Viol presumé sur mineur I La famille de la victime chassée du village pour avoir dénoncé le viol

Société | -   Mariata Moussa

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Le motif de ce déménagement forcé “est le fait d’avoir osé dénoncer et porter plainte contre un certain Tadjidine, alias Patrick” pour l’agression sexuelle de son fils de 12 ans. “Pour les autorités villageoises, j’ai déshonoré le village et ma sanction, je dois déguerpir du village car avec cette saisine de la justice, je viens de perdre mon droit d’habiter dans le village”.

 

Vingt jours après avoir dénoncé les faits d’agression sexuelle dont “son fils de 12 ans se trouve victime”, Amani M’madi, originaire de Mbabani, dans le Hambu et sa famille, composée de huit enfants, son époux et sa mère ont été chassés de leur maison. Le motif de ce déménagement forcé est “le fait d’avoir osé dénoncer et porter plainte contre un certain Patrick” pour l’agression sexuelle de son fils de 12 ans. “Pour les autorités villageoises, j’ai déshonoré le village et ma sanction, je dois déguerpir du village car avec cette saisine de la justice, je viens de perdre mon droit de cité”, a déclaré la mère. “Actuellement, ma famille et moi, nous nous retrouvons sans domicile fixe, mais cela ne m’inquiète pas car l’essentiel pour moi est que justice soit rendue”, a ajouté Amani M’madi.


Ces faits remontent au dimanche 4 octobre dernier dans le village de Mbabani dans le Hambu. Ce dimanche-là, la mère a réveillé ses enfants à six heures du matin pour se rendre à l’école coranique. Vers 13 heures, les deux derniers rentrent du Shiyoni (Ecile coranique,) et informent leur maman que leur frère aîné est resté car il aide sur le chantier de l’établissement coranique.

Selon son récit, à 16h, l’aîné rentre à la maison dans un état pas normal et raconte à sa mère qu’après les cours, ce dénommé Patrick a donné des pièces de 50 francs à certains enfants et les demandait d’effectuer d’avoir des rapports sexuels entre eux et sous sa présence. “J’ai refusé de participer et c’est de là qu’il a tiré les testicules en voulant me les arracher. J’ai eu très mal, je n’arrivais pas à me tenir debout et depuis, j’ai trop mal quand je marche”. Les enfants prendront ensuite soin de dire à leur mère qu’ils ont refusé l’argent et ce que leur demandait le dénommé Patrick.


Choquée par ces révélations, Amani M’madi, en compagnie de son fils s’est rendue directement chez le maître coranique pour en savoir plus. En présence d’un témoin, la mère interroge le maître qui confirme l’histoire. Pour confirmer la véracité des faits, le maître coranique fait témoigner cinq autres enfants qui ont exactement dit la même chose, Patrick, leur a donné à chacun 50 francs et leur a demandé de se sodomiser. Après cette confirmation, le maître coranique a demandé à la mère de ne pas faire de vague sur le sujet. Le lundi matin, une délégation de la notabilité en compagnie du maître coranique s’est rendue chez Amani M’madi, pour lui mettre en garde car ses “enfants ont menti”.


Faisant volteface, le maître coranique a nié en bloc tout ce qu’il avait confirmé à la mère la veille. Après ces échanges, la mère s’est rendue à la gendarmerie de Mitsudje pour déposer plainte. Après la plainte, une délégation du village s’est rendue à la gendarmerie. “Sans savoir ce qui a été dit entre les enquêteurs et cette délégation, l’auteur présumé n’a pas été inquiété et est rentré au village en toute tranquillité. De retour au village, les pressions et les intimidations ont commencé et venaient de partout.

J’ai laissé dernière moi, ma maison où je vivais paisiblement avec mes enfants”, déclare Amani M’madi aujourd’hui jetée à la rue et dont certains saluent “le courage pour avoir dénoncé cet acte ignoble”. Al-watwan a tenté de joindre les responsables de Bambani pour réagir, en vain. Nous reviendrons dans nos prochaines éditions.

 

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