Le dimanche 3 novembre dernier, la police municipale d’Iconi a interrompu un rassemblement religieux dans un lieu de culte chrétien fréquenté par la communauté malgache, suscitant une vive réaction du ministère de l’Intérieur. Ce dernier a publié un communiqué dès le lendemain, le 4 novembre, sur sa page Facebook. Dans ce message, le ministère a fermement condamné l’intervention, estimant que les actions de la police étaient « incompatibles avec le fonctionnement d’un État de droit» et que la police municipale «avait manifestement et gravement outrepassé ses compétences».
Le ministère a également annoncé l’ouverture d’une enquête administrative et a rappelé que les différentes communautés religieuses étrangères ont «le droit de pratiquer librement leur culte dans le respect des lois et règlements». Suite à ce communiqué, le maire de Bambao ya Mboini, Ismaël Mohamed Hassani, s’est exprimé le 5 novembre dans un entretien accordé à Al-watwan.
Il a expliqué que cette affaire remontait à environ quatre mois, lorsque des notables et des ulémas d’Iconi l’ont sollicité pour mettre fin aux pratiques religieuses de cette association malgache. En collaboration avec certains responsables communaux, il a consulté le mufti de la République, dans l’espoir d’obtenir une directive gouvernementale pour une résolution pacifique. Le mufti avait alors recommandé d’encourager le dialogue entre les Malgaches et la jeunesse d’Iconi afin d’éviter des tensions.
Encourager le dialogue entre les Malgaches et la jeunesse d’Iconi
Selon le maire, les derniers incidents sont survenus après un changement dans le commandement de la police municipale, le nouveau commandant n’ayant pas pris en compte les démarches de médiation entreprises par les notables et les ulémas. Néanmoins, Ismaël Mohamed Hassani réaffirme son respect pour la décision du ministère de l’Intérieur.
Contacté par téléphone, Amir Mzé, le commandant de la police municipale d’Iconi, a défendu son intervention, affirmant qu’aucune torture ni menace n’a été infligée aux occupants du lieu de culte. « Les agents de la police municipale vivant aux alentours m’ont signalé des pratiques contraires à notre religion. J’ai remonté l’information à mes supérieurs, qui m’ont ordonné d’aller vérifier la situation», a-t-il expliqué.