La triste histoire de la jeune Malgache, retenue par un homme de 50 pendant quatre ans à Nyumamilima ya Mbwankuu, au nord de Ngazidja fait écho sur les réseaux sociaux. Selon des informations concordantes, la jeune fille a été contrainte de quitter Madagascar, retenue contre son gré par ce vieux alors qu’elle n’avait que 13 ans. Elle aurait eu trois enfants avec le supposé mari.
Trois accouchements par césarienne
Après que l’homme en question l’ait chassée de la maison, la jeune femme sera alors prise en charge par l’Association Malezi, d’après son président, Omar Msoma. Il rapporte que lorsque Laguera a ramené la fillette de Madagascar en 2017, il avait discuté avec la sœur de son père comme quoi, il la veut pour l’élever en tant qu’enfant pour ensuite organiser le mariage avec son fils. «Ce qui n’a pas été le cas», a-t-il lancé, l’air triste avant d’ajouter «qu’une fois aux Comores, l’homme en question en a fait d’elle , sa concubine pendant quatre ans. Celle-ci a subi trois césariennes à seulement 17 ans actuellement pour les trois accouchements qu’elle a subis».
D’après toujours Omar Msoma, «on ne sait pas comment Laguera a pu se procurer un laisser-passer comorien à Madagascar pour la faire sortir du sol malgache». Une question qui laisse les services d’immigration, la Brigade des mœurs et des mineurs sans voix. Les agents, stupéfaits, ignorent comment l’homme a roulé tous les services pour organiser le voyage au départ de Tananarive. Interrogé sur la mésaventure de cette fillette, Omar Msoma a expliqué que son association a reçu un appel de la Brigade des mineurs leur proposant de la prendre en charge avec ses enfants. «Après qu’on ait discuté avec elle, alors qu’elle a accouché récemment, elle nous a expliqué qu’après le troisième changement de son pansement, Laguera l’a chassé de la maison après avoir constaté que son neveu avait volé certains objets. Il avait conclu que c’est sa concubine qui l’avait aidé et l’a conduit à la Brigade de Mbeni. C’est par là que l’histoire a fini par se savoir».
La jeune fille a alors témoigné de maltraitances et d’agressions dont elle a subies durant ces années, même si elle ne présente aucune trace physique. «Par contre, son moral est instable», regrette Omar Msoma qui juge cela de « normal » vu tout ce qu’elle a dû endurer. L’association qui l’a prise en charge l’a accompagnée pour des examens médicaux avec ses enfants. «Le médecin a constaté que le bébé d’un an souffre d’asthme sinon pour le reste, rien n’est grave», précise Omar Msoma, ajoutant que «la fille a subi de graves traumatismes».
Contacté au téléphone, le chef du village de Nyumamilima ya Mbwakuu avoue avoir été au courant de cette histoire. Il souligne néanmoins que «bien qu’ils savaient ce que Laguera faisait subir à cette fillette, personne n’aurait osé le dénoncer car il avait une arme, c’est un retraité de l’armée française. Et on craignait tous qu’il nous fasse du mal». A noter qu’au cours de ces quatre dernières années, bien que Laguera tenait prisonnière cette jeune fille, il ne venait aux Comores que pour quelques mois. Et, pendant son absence, il confiait la garde la jeune fille à un jeune de Chezani ya Mbwakuu, pour lui apporter ce qui pouvait lui manquer. Une enquête a été ouverte. L’homme en question est placé sous mandat dépôt.
Adabi Soilihi Natidja