On le remarque tous les jours via les réseaux sociaux et les médias que les actes de viol et d’agressions sexuelles dans le pays augmentent vertigineusement. Et le bilan hebdomadaire réalisé par le Service d’écoute de Ngazidja, une des plateformes qui luttent contre les violences faites aux femmes et aux enfants conforte ce constat inquiétant et amer. Rien que pendant la semaine qui vient de s’écouler, le Service d’écoute a enregistré neuf cas d’actes de viol. Soit donc plus d’un cas par jour du lundi au jeudi.
A en croire le responsable au niveau de Ngazidja, Mradabi Mziarani, on retrouve sur cette liste 8 filles victimes âgées entre 12 ans et 17 ans. Et un garçon de 10 ans, violé par un homme originaire de Moroni et Wela ya Mitsamihuli. Preuve que ce fléau gagne du terrain, la semaine du 27 juillet se serait achevée jusqu’à jeudi à 10h avec huit cas. Mais avant même que midi ne pointe le nez, Mradabi a reçu les parents d’une fille abusée aussi. «La situation est alarmante. Je viens à peine de recevoir les parents de la neuvième victime. Je ne sais pas si je dois la rajouter à la liste au risque de donner des chiffres contradictoires étant donné que vos confrères venus ici quelques heures avant vous sont repartis avec 8 cas», se demandait le responsable du service d’écoute de Ngazidja jeudi lors de notre passage.
Pris ici et là et enchainant les réceptions, il nous a fallu une heure pour pouvoir s’entretenir avec lui. Ce dernier parlera d’une semaine «record» en raison du nombre de cas recensés, jamais enregistré en si peu de temps, depuis que le service a vu le jour. Autre fait choquant, sur les huit filles victimes citées au début, il y en a une qui est enceinte. En revanche, le petit garçon de 10 ans qui s’est retrouvé sur cette liste est celui qui habitait au quartier Hadudja. Son présumé violeur le faisait subir ce calvaire depuis longtemps d’après les témoignages de l’enfant.
10 ans
Ce «pédophile» qui est toujours recherché l’attendait dehors et le kidnappait à sa sortie de l’école coranique et le conduisait jusqu’à sa garçonnière. «Une triste histoire qui doit servir de leçon», souligne Mradabi Mziarani. «Les parents doivent accompagner leurs enfants jusqu’à la porte de l’école. Une demi-heure avant la sortie, il est impératif qu’ils se pointent pour les attendre. Sans cela, les enfants risquent de tomber sur ces personnes peu recommandables», a-t-il exhorté. Après les appels à l’application stricte des lois réprimant les viols, la population attend toujours des actes fermes émanant de la justice accusée d’être trop laxiste envers les auteurs.
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