Les deux derniers bulletins trimestriels d’évaluation des données sur les violences faites aux femmes avancent “cent quarante cas de Vbg dont cent vingt-deux de sexe féminin et dix-neuf de sexe masculins touts âges confondus”. Les chiffres en question ont été livrés, il y a quelques jours, par la commissaire au genre, Mariama Ahamada Msa, au cours d’un entretien accordé à Al-watwan à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre les violences basées sur le genre dont la cérémonie officielle a eu lieu le 25 novembre dernier à Mwali.
La commissaire a fait savoir que la majorité des victimes des Vbg souffrent de troubles psychologiques. “Soixante-dix-sept victimes bénéficient d’une prise en charge médicale. Sans oublier qu’Il existe une assistance psychologique et juridique pour certains”, dit-t-elle, rappelant le travail de terrain mené régulièrement, selon elle, par les comités de veille en charge de la lutte contre les Vbg.
Oser dénoncer
La commissaire au genre est loin d’être satisfaite, déplorant “une défaillance” au niveau des structures communautaires de coordination des activités de prise en charge. “En ce qui concerne les comités de veille, nous pouvons dire qu’ils accomplissent un travail très important à travers les agents de relais communautaires. Mais ces derniers ne sont pas suffisamment équipés car il leur manque de moyens dans certaines communes…”, a-t-elle souligné. Mariama Ahamada Msa estime que les actions apportent des résultats notamment chez les victimes qui brisent ouvertement le silence. “Je pense que si on se réfère aux actions qui se font au niveau national, on peut dire que la population a aujourd’hui compris que l’une des meilleures solutions face à ce fléau c’est d’oser dénoncer. Et ensuite, nous pensons cependant engager surtout des jeunes car cela pourrait aussi être source d’emplois”.
Pour la commissaire au genre, le combat de la prévention demeure nécessaire car, estime-t-elle, il sera difficile de lutter totalement contre les viols, mais il sera possible de réduire sensiblement les cas et limiter ses effets sur les victimes. “Malgré le fait qu’on ne pourrait pas arrêter les viols mais nous essayons quand même de les atténuer, en sensibilisant davantage la population à travers les Ong, associations des femmes et jeunes leaders pour que les parents comprennent l’avantage de dénoncer”, a-t-elle ajouté.
Moinourou Moindjie