Un atelier de travail sur «le mécanisme de gestion des plaintes transparent et accessible à tous, aux questions de violences basées sur le genre» s’est tenu hier à l’hôtel Le Retaj à Moroni. Il s’inscrit dans le cadre du projet de relèvement post-Kenneth et de résilience, appuyé par la Banque mondiale à hauteur de 45 millions de dollars, soit plus de 18 milliards de francs comoriens. Selon le ministre de l’Aménagement du territoire, Afretane Yssoufa, ce projet de mise en place du mécanisme de gestion des plaintes permettra de recueillir les commentaires et toutes les préoccupations des acteurs concernés par le phénomène.

Il va offrir, selon le ministre, «la possibilité aux parties prenantes ainsi qu’aux populations qui pensent être négativement affectées, ou ayant un sentiment de marginalisation, voire des reproches sur les comportements du personnel ou des prestataires du projet, de soumettre leurs plaintes concernant le projet». Toujours, selon Afretane Yssoufa, la lutte contre les violences basées sur le genre «constitue un défi majeur à relever qui a d’ailleurs suscité une attention bien particulière de la Banque mondiale jusqu’à financer nombreux projets allant dans ce sens».

Ainsi, Halima Abdoulkarim, du Programme «Protection femmes et enfants», représentante de la commissaire au Genre à l’atelier, a souligné que «le fléau des victimes de violence ne cesse d’augmenter dans le pays».En se référant au bulletin de base des données établies par la Délégation nationale aux Droits de l’Homme en partenariat avec l’Unicef Comores, Halima Abdallah a cité sept-cent-six cas enregistrés durant l’année 2020. «Sur les 706 cas de violences basées sur le genre enregistrés en 2020, 595 ont été perpétrés sur des femmes et des filles et 111 cas sur des garçons», détaille-t-elle en expliquant que ces chiffres n’impliquent pas ceux qu’ont recensé la Police nationale, la gendarmerie, le Service d’écoute, ni la Brigade des mœurs et des mineurs.

Adabi Soilihi Natidja