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Violences basées sur le genre I «Dix décès enregistrés» entre 2021 et 2022

Violences basées sur le genre I «Dix décès enregistrés» entre 2021 et 2022

Société | -

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L’Ong Hifadhu a dévoilé hier à Ndzuani des chiffres alarmants sur les violences faites aux femmes aux Comores. “Ce chiffre est minime certes, mais énorme pour un pays musulman de 800.000 Habitants”, peut-on lire dans un communiqué de presse qui précise que “les cas de violences sexuelles sur les enfants sont en augmentation”.

 

Le pays a enregistré “dix décès”, victimes de violences basées sur le genre (Vbg) entre 2021 et 2022. L’annonce a été faite par l’Ong Hifadhu au cours d’un point de presse organisé hier à Ndzuani. “Ce fléau social devient de plus en plus préoccupant, avec plus de 10 femmes et enfants qui ont perdu la vie entre 2021 et 2022. Ce chiffre est minime certes, mais énorme pour un pays musulman de 800.000 habitants”, peut-on lire dans un communiqué qui précise que “les cas de violences sexuelles sur les enfants sont en augmentation, et le cyber-harcèlement gagne du terrain chaque jour, raison pour laquelle, nous avons concentré plusieurs activités de terrain dans les établissements scolaires, à travers des causeries, des caravanes web et des ateliers de discussion avec les parents aux fins de pouvoir privilégier le dialogue avec les enfants”.

 

La directrice régionale en charge de la promotion du genre, Sittina’Echat Salim, précise que les actions de sensibilisation apportent leurs fruits même si les hommes victimes de violences peinent à se présenter au Service d’écoute. L’Ong Hifadhu et la direction régionale en charge de la promotion du genre organisent des séances de sensibilisation sur les violences faites aux femmes et aux enfants à Ndzuani. Baptisée “16 jours d’activisme”, cette opération s’inscrit dans le cadre d’une campagne internationale qui a pour objectif d’accroître la sensibilisation et créer des espaces d’échanges autour de la problématique des Vbg, ses origines comparées selon les pays et les solutions à envisager pour les juguler.

“16 jours d’activisme”

“Les activités que nous menons font que nous avons de plus en plus de victimes qui se présentent dans nos services. Malheureusement, nous avons peu d’hommes qui dévoilent être victime de violences et ceci bien qu’il en existe. Aujourd’hui, ce sont les violences faites aux hommes qui sont probablement les causes de décès liés à l’Avc (accident vasculaire cérébral)”, regrette-t-elle. 


Une table ronde et des causeries avec les enfants du primaire et des acteurs sont, entre autres, au menu du programme de l’Ong Hifadhu créee en 2012 et qui fête “ses 10 années d’existence de combat, de travail acharné pour la défense des droits de l’enfant et de la femme”, d’après sa présidente, Sitti Attoumani, qui fait part du constat de la décennie d’existence de lutte. “Nous constatons ainsi dans le monde une prise de conscience qui se manifeste grâce au travail acharné des activistes défenseurs des droits humains. Les droits des femmes et des enfants qui devraient nous préoccuper tous, car, en dépit de toutes les conférences et des déclarations internationales, différentes formes de violences se développent considérablement dans notre pays”, dit-elle.


De son côté, la présidente d’honneur de l’association, Rahamatou Goulam, explique que malgré “les faibles parts des partenaires”, le cahier des charges de l’association est bien riche et rempli d’importantes actions engagées ces dix dernières années. “Nous saisissons cette occasion pour présenter nos vifs remerciements à tous les partenaires qui nous ont soutenus et permis de résister jusqu’à nos jours. Aujourd’hui, nous sommes fiers de vous dire que malgré les moyens très limités, malgré les menaces et les intimidations, nous sommes encore là et nous poursuivons notre action de prévention, de sensibilisation et de plaidoyer contre les formes de violences sur l’ensemble du territoire national. Nous avons à notre charge une victime de violences à Maurice au frais de l’association bien que nos comptes bancaires ne soient pas bombés”, dit-elle.

Par Ahmed Zaidou (Stagiaire)

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