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Violences basées sur le genre I «Une fillette de 12 mois parmi les victimes des violences sexuelles»

Violences basées sur le genre I «Une fillette de 12 mois parmi les victimes des violences sexuelles»

Société | -   Hamidou Ali

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Le bulletin du deuxième trimestre de cette année fait état de “36 cas de violences économiques enregistrées qui concernent des femmes de 18 ans”. L’on apprend que “sur ces 36 cas, 18 sont des mères abandonnées par les pères de leurs enfants dont elles dépendaient financièrement, dont 23 cas à Mwali, 9 à Ndzuani et 4 à Ngazidja”. Les organisations qui luttent contre les violences faites aux enfants et aux femmes appellent à la fin du laxisme et des arrangements entre les familles des victimes et celles des agresseurs.


Les données enregistrées par les services d’écoute disponibles sur l’ensemble des îles font état d’une hausse en flèche des cas de violences faites aux enfants de moins de 18 ans. Malgré le renforcement de l’arsenal législatif et l’engagement des bailleurs et structures multi et binationales, les jeunes hommes et femmes deviennent de plus en plus victimes de tous les types de violences basées sur le genre.


La présidente de l’Ong Hifadhu, Sitti Attoumani, cite “7 cas jugés plus dangereux” cette année 2022 car suivis de décès. Elle nommera en premier, “le cas d’une fillette de 15 ans violée et égorgée, une autre de 14ans décédée suite à un avortement forcé, une mineure bachelière poignardée par son copain et une fille de 9 ans violée et assassinée”.

Selon elle, certains proches des victimes seraient impliqués dans certains cas. “Une fille de 14 ans victime d’un mariage forcé a été retrouvée pendue mais aucune enquête n’a été ouverte”, s’est-elle plainte au téléphone avant de parler aussi d’un autre cas d’une fille de 17 ans disparue depuis plus de 10 mois. “Les attouchements, les tentatives d’agressions souvent faites par des proches biologiques ou autres sont des cas de tous les jours que nous ne cessons de dénoncer”, rajoute Sitti Attoumani.

1900 élèves sensibilisés sur leurs droits

Ainsi, des séances de sensibilisation se poursuivent dans des établissements scolaires. “Plus de 1900 élèves sont sensibilisés sur leurs droits, mais aussi pour savoir dénoncer les actes ignobles perpétrés par des malfaiteurs”, d’après un militant des droits de l’enfant. Elarif Minihadj appelle à promouvoir une éducation familiale et une lutte contre le laxisme et les arrangements entre les familles des victimes et celles des agresseurs. Pour lui, les campagnes de sensibilisation ne suffisent pas et qu’il faut ratisser large et mieux assurer des dispositifs de contrôle dans les établissements scolaires.


Le bulletin du deuxième trimestre de cette année, fait état de 36 cas de violences économiques enregistrées qui concernent des femmes de 18 ans. Sur ces 36 cas, 18 sont des mères abandonnées par les pères de leurs enfants dont elles dépendaient financièrement, dont 23 cas à Mwali, 9 à Ndzuani et 4 à Ngazidja, éclaire le bulletin. A Ngazidja, durant ce dernier trimestre, “les victimes de sexe féminin sont les plus enregistées avec 42 cas. Les violences les plus signalées sont les violences sexuelles avec 32 cas dont 25 concernent la tranche d’âge comprise entre 11 et 17 ans”. Pour Ndzuani, “ce sont les 11 à 18 ans avec respectivement 36 cas et 8 pour toutes les autres formes de violences.


Cependant les violences psychologiques ont été les plus recensées avec 18 cas. On note dans l’île, 14 filles dont 4 âgées de 10 à 18 ans”, selon les données consolidées par les services d’écoute. “L’île de Mwali connait aussi une baisse de 15 cas par rapport au premier trimestre de l’année en cours avec 68 cas. La plus jeune victime de l’île est une fillette de 2 ans”, a-t-on indiqué.

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