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Violences basées sur le genre : un sentiment général de montée en puissance

Violences basées sur le genre : un sentiment général de montée en puissance

Société | -   Chamsoudine Said Mhadji

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Une enquête d’Afrobarometer révèle que 70 % des Comoriens estiment que les violences basées sur le genre ont augmenté cette année. Ils pointent aussi le harcèlement et la faiblesse de la justice.

 

La société Comores Finance Consulting (Cofinco), partenaire national du réseau de recherche panafricain Afrobarometer, a présenté les résultats d’une enquête portant sur les violences basées sur le genre (Vbg). Le co-chercheur de Cofinco, Saandi Maoulida, a indiqué que la majorité des citoyens interrogés affirment que ces violences ont connu une hausse au cours de l’année passée.Devant le recteur de l’Université des Comores, des représentants du ministère de la Justice, de l’Unfpa-Comores ainsi que d’organisations de la société civile engagées dans la lutte contre les Vbg, les responsables de Cofinco ont exposé les principales conclusions de l’enquête, le 25 septembre dernier à l’hôtel Retaj de Moroni.


Selon cette étude, «sept Comoriens sur dix, soit 70 %, pensent que les violences basées sur le genre ont augmenté pendant l’année écoulée». L’enquête révèle également que « près de trois Comoriens sur dix (28 %) déclarent que les maris battent leurs épouses “souvent” ou “toujours”, tandis qu’environ deux sur dix (19 %) rapportent que les femmes frappent leurs maris à ces fréquences. Plus de trois répondants sur dix affirment que les femmes insultent leurs conjoints “souvent” ou “toujours” (39 %), et que les maris insultent leurs épouses avec la même régularité (33 %) ». Elle indique aussi que quatre Comoriens sur dix affirment que «les cas d’agressions sexuelles sur mineurs se produisent souvent dans leur communauté».
Concernant les violences dans le milieu scolaire et universitaire, l’enquête précise que «près de quatre répondants sur dix (37 %) estiment que les élèves et étudiantes sont “souvent” ou “toujours” victimes de harcèlement ou de discrimination, tandis que plus du quart (27 %) déclarent que les femmes sont souvent ou toujours victimes de harcèlement sexuel en public».


S’agissant de la justice, la majorité des Comoriens interrogés expriment leur déception vis-à-vis du traitement des dossiers de violence. «60 % des Comoriens pensent qu’il est probable que les gens prennent au sérieux les plaintes pour harcèlement ou discrimination dans leur communauté», peut-on lire dans le communiqué, qui souligne enfin que «82 % des Comoriens estiment que la police et les tribunaux doivent faire davantage pour protéger les femmes et les filles contre la discrimination et le harcèlement».

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