Selon des projections démographiques de 2019, le nombre des adolescents devrait doubler au cours des vingt prochaines années. Et pour relever les défis auxquels fait face cette catégorie sociale, qui représente 22% de la population comorienne, le gouvernement a mis en place une politique nationale de protection de l’enfance. Celle-ci comporte plusieurs activités, parmi lesquelles la mise en place de clubs d’adolescents. Ce travail de terrain a commencé depuis 2022, à en croire le chef du service d’écoute et de protection des enfants victimes de violence de Ngazidja, Mradabi Mziyarani. D’après ce dernier, le but initial est de créer près de 300 clubs sur l’ensemble du territoire.
Au niveau de Ngazidja, sous la houlette de la direction générale des affaires sociales chargée de la petite enfance, une soixantaine a pour le moment été mise en place. Cette année encore, les campagnes de sensibilisation financées par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) se poursuivent dans les localités. Ce vendredi, le service d’écoute se trouvait dans le Mbadjini, plus particulièrement à Niumadzaha Mvumbari. «A travers ces tournées, nous voulons faire de ces adolescents des personnes non violentes, en leur fournissant les outils nécessaires en matière de protection des enfants contre toute forme de violence. Nous attendons qu’ils deviennent nos ambassadeurs en prenant le relai dans la sensibilisation», a expliqué Mradabi Mziyarani.
Club de sport, établissement scolaire
Un club est composé d’un groupe d’adolescents âgés de 11 à 19 ans, avec 10 filles et 10 garçons dans chaque groupe. La sélection prend en compte leur motivation et leur engagement envers les droits de l’enfant. Les clubs sont implantés dans les établissements scolaires, au sein des communautés, ainsi que dans les associations de promotion et de protection des enfants. «Ils travailleront en étroite collaboration avec les chefs d’établissements, les chefs de villages, les maires, ainsi que les directions nationales et régionales en charge de la protection des enfants. Les membres seront appelés à réaliser des activités d’animation», a précisé le responsable du service d’écoute, qui cible également les clubs de sport dans cette démarche. «Ce sont des espaces d’échange.
Une fois créés, nous retournons discuter avec les membres pour l’organisation des formations. Le club du lycée de Moroni a, par exemple, proposé la création d’un bureau au niveau de l’île», a ajouté Mradabi. Pour le moment, pour rejoindre un club, l’adolescent doit remplir huit critères, parmi lesquels faire le serment de ne jamais exercer de violence sur autrui et maîtriser les mœurs de sa localité d’origine, entre autres. Cette politique vise un objectif spécifique : relever les principaux défis auxquels sont confrontés les enfants et adolescents comoriens, qui sont en situation de pauvreté et de vulnérabilité accrue. Une enquête menée en 2014 révélait que 43,7 % des ménages avec des adolescents vivent en dessous du seuil de pauvreté.