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Violences faites aux enfants I À Ndzuani, «74 cas» de violences sexuelles en 2022

Violences faites aux enfants I À Ndzuani, «74 cas» de violences sexuelles en 2022

Société | -

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La direction régionale de la promotion du genre et de la protection des enfants à Ndzuani se félicite de l’appui des partenaires. Deux nouveaux services d’écoute seront mis en place. Nous avons également depuis peu le développement de la cyber violence et l’exploitation des enfants. Les chiffres ne sont pas globaux. Nous attendons le bulletin annuel pour connaître la situation générale des îles», dit-elle. 

 

Le nombre de cas de violences faites aux enfants à Ndzuani «est estimé en 2022 à 74», selon les statistiques fournies par les structures de veille du phénomène sur l’île. L’âge moyen de ces victimes est de 12 ans. Ce chiffre a été annoncé par le docteur Abasse Baco Abdallah, gynécologue obstétricien auprès du service d’écoute de Ndzuani et par la directrice régionale de la promotion du genre de Ndzuani, Sittina’Echat Salim. 


Bien que les cas de violences chez les filles augmentent, les garçons ne sont pas non plus épargnés par le fléau rappelle la directrice. «Je suis convaincue que les garçons subissent les mêmes actes mais ne viennent pas témoigner. Souvent, nous enregistrons moins de 30 cas pour les hommes contre une centaine pour les filles. Les programmes de protection des enfants sont axés surtout chez la fille et on oublie les garçons. Beaucoup de jeunes subissent des violences par rapport aux personnes âgées. Ce sont eux qui sont manipulés et qui subissent les violences», explique-t-elle avant de préciser : «il n y’ a pas de différences. Nous avons les mêmes cas à quelques chiffres près. Rien que cette année, nous enregistrons 74 cas de violences sexuelles.

Des structures adaptées de prise en charge des enfants 

Ces derniers sont les plus fréquents, suivis d’abandon de famille et des violences psychologiques chez les enfants. Nous avons également depuis peu le développement de la cyber violence et l’exploitation des enfants. Les chiffres ne sont pas globaux. Nous attendons le bulletin annuel pour connaître la situation générale des îles», dit-elle. 
La direction régionale de la promotion du genre et de la protection des enfants à Ndzuani se félicite de l’appui des partenaires. Deux nouveaux services d’écoute seront mis en place. «Ce sont deux services d’écoute pilotes à Pomoni et à Domoni qui verront le jour très bientôt. Nous avons un accueil strictement confidentiel au Service d’écoute.

 

Ce sont des structures adaptées. C’est l’animatrice qui oriente l’enfant victime de violences. Tout est confidentiel. Souvent, ce sont des cas d’incestes. Pour les mariages précoces, ce sont souvent les victimes qui viennent elles-mêmes témoigner. Pour les autres, ils sont souvent accompagnés de membres de la famille ou de proches. Nous travaillons avec les comités de veille, les associations, la brigade des mœurs ou des jeunes qui révèlent les cas de violences dans les communautés», fait savoir Sittina’Echat Salim. Selon elle, l’objectif du gouvernement est d’atteindre «0 violence basée sur le genre d’ici 2030».


La directrice en charge de la promotion du genre note une recrudescence des cas. «Aujourd’hui, les violences sont en hausse. Les gens comprennent qu’il faut dénoncer. Ils n’ont plus honte et se rendent au Service d’écoute. Nous n’avons pas fini les séances de formation et les campagnes de sensibilisation. Il y a déjà beaucoup de changements. Nous avons beaucoup d’informations grâce aux enfants que nous formons. Eux-mêmes se protègent, protègent les autres et organisent des activités de sensibilisation», fait savoir Sittina’Echat Salim.

Par Ahmed Zaidou (stagiaire)

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