Le Service d’écoute de Ngazidja a organisé, samedi dernier dans ses locaux, une réunion de coordination avec les partenaires multiformes qui consistait à voir comment parvenir à travailler ensemble et relever les défis sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. La gendarmerie nationale, la brigade des mineurs, le parquet de la République, les Ong, la société civile, la Commission nationale des droits de l’Homme, le commissariat au genre, le ministère du genre ont tous pris part aux échanges. Plusieurs intervenants ont salué et loué les efforts consentis par les responsables des services d’écoute sur la sensibilisation visant à lutter contre ce fléau.
Mais, selon aussi les intervenants, malgré tous ces efforts pour dénoncer les acteurs, de nombreux dossiers sont négligés au niveau de la justice et bon nombres d’agresseurs se voient relâchés au bout de quelques jours de détention. Selon Myriam Abdallah, directrice par intérim de la Direction des Affaires sociales, il ne faudrait pas à l’immédiat incriminer la justice et dire qu’elle ne fait pas bien son travail. «Tout le monde est concerné à commencer par les familles qui sont appelés à dénoncer ces actes. Il faut savoir qu’il est important de dénoncer à temps pour nous permettre de disposer de toutes les preuves possibles et ainsi constituer le dossier», a-t-elle expliqué.
Et d’ajouter : «Nous envoyons des dossiers au niveau de la justice mais il faut aussi se demander si ces dossiers sont complets pour que celle-ci puisse travailler convenablement. La justice ne peut en aucun cas bien traiter un dossier si nous ne disposions pas des preuves concrètes à leur fournir», a souligné celle qui est responsable de la gestion des cas de violences.
Disposer de toutes les preuves
En ce qui concerne la réinsertion professionnelle, Myriam Abdallah a insisté sur le fait que le service d’écoute milite beaucoup pour ce projet. «On a eu à travailler avec le commissariat au genre par rapport à cela et on est en train de finaliser ce dossier. Que ce soit la victime ou l’agresseur, il faut qu’il soit pris en charge et celle-ci ne se limite pas à seulement dénoncer ou signaler, mais il y a aussi le suivi psychologique et la réinsertion dans la vie sociale et professionnelle», selon elle.La directrice par intérim devait aussi citer certains exemples relevés dans les lieux de travail. A l’en croire, «on peut être violé au sein de son lieu de travail et des fois on a peur d’y retourner et c’est pour cela qu’il faut accompagner la victime pour l’aider à surmonter cela».