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Violences faites aux femmes et aux enfants I Retour sur les cas enregistrés en 2020, année de «tous les records»

Violences faites aux femmes et aux enfants I Retour sur les cas enregistrés en 2020, année de «tous les records»

Société | -

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Le bulletin trimestriel d’informations sur les violences faites aux femmes et aux enfants montre une montée en flèche des cas de violences au cours des trois premiers trimestres de l’année 2020. À Ngazidja, 73 cas de violences ont été rapportés au Service d’écoute et de protection des enfants et femmes victimes de violences contre 58 cas de violences à Mwali. L’île de Ndzuani, au cours de ce troisième trimestre 2020, a connu une forte augmentation et s’élève à 58 cas, selon les données des services d’écoute. 

 

Au cours du troisième trimestre 2020, 189 enfants et femmes victimes de violences ont bénéficié d’une prise en charge juridique et médicale des services d’écoute et de protection des enfants et femmes victimes de violence de Moroni, Mutsamudu et de Fomboni. 


Comparés aux chiffres du deuxième trimestre 2020 (130 cas), le nombre des cas enregistrés au niveau des services d’écoute et de prise en charge des enfants et femmes victimes de violences a augmenté de près de 37%, d’après le bulletin. Les violences sexuelles ont aussi augmenté. D’une manière générale, 86% des cas traités au niveau des Services d’écoute concernent des filles et des femmes. Comme au second trimestre 2020, l’analyse comparative des données fait apparaître que les violences sexuelles (les viols, les violences sexuelles, etc.) sont commises en majorité sur l’île de Ngazidja avec 61 cas recensés contre 37 à Ndzuani et 16 à Mwali. 

Ngazidja plus touchée que les autres îles

Au cours de ce troisième trimestre de cette année, 73 cas de violences ont été rapportés au service d’écoute et de protection des enfants et femmes victimes de violences de Ngazidja, dont 70 sont des filles et des femmes, soit 96% et 3 cas sont des garçons, soit 4%. Un total en hausse comparé au premier trimestre (62 cas) et au deuxième trimestre de l’année 2020 (47 cas). Les cas les plus rapportés sont les violences sexuelles des filles âgées entre 11 et 17 ans, qui représentent 51 cas, soit 70%. Pour la tranche d’âge comprise entre 0 à 5 ans, 2 cas de violence sexuelle ont été rapportés et 7 cas pour les 6 à 10 ans, soit 6%. 


Pour ce qui est des violences psychologiques, 1 cas a été recensé pour les filles âgées de 11 à 17 ans. Enfin, pour les violences économiques, un cas a été rapporté dans la même tranche d’âge. En ce qui concerne les violences physiques, 2 cas ont été recensés pour les filles âgées de 0 à 5 ans. Les femmes âgées de 18 ans et plus, les cas les plus rapportés sont les violences économiques qui représentent un total de 4 cas, suivis des cas violence physique dont 2 cas ont été recensés. Chez les victimes de sexe masculin, toutes les violences rapportées représentent 10% des 73 cas rapportés. 


Les cas les plus rapportés sont les violences physiques dont la tranche d’âge est comprise entre 11 et 17 ans. Dans les violences sexuelles chez les garçons, un seul cas a été rapporté dans la tranche d’âge comprise entre 6 et 10 ans. Face à ce état de fait, le Service d’écoute et de protection des enfants et femmes victimes de violences de Ngazidja a pris en charge l’assistance médicale de 61 victimes de violences sexuelles, ainsi que 6 accouchements, conséquences d’agressions sexuelles dont 1 par césarienne. Aussi, 56 parents, proches ainsi que des victimes ont pu bénéficier d’une prise en charge psychologique. De même, 46 dossiers de violences sexuelles et physiques ont été transmis à la justice et les victimes ont pu bénéficier d’une assistance juridique. 


Au cours du troisième trimestre 2020, le Service d’écoute et de protection des enfants et femmes victimes de violence de l’île de Mwali a reçu 58 cas de violences faites sur les enfants et les femmes répartis ainsi : 35 cas de violence économique dont 20 cas concernant les filles et les femmes, 3 cas de violences physiques exercées sur les filles et les femmes et 16 cas de violences sexuelles qui concernent exclusivement des filles mineures. Ainsi, les cas les plus rapportés dans l’île de Mwali au cours du troisième trimestre sont les violences économiques qui touchent le plus souvent les enfants de 0 à 10 ans. 


Le nombre de cas de violence recensés dans l’île de Ndzuani au cours de ce troisième trimestre 2020 a connu une forte augmentation et s’élève à 58 contre 35 cas au second trimestre. La tranche d’âge la plus touchée est celle comprise entre 11 et 17 ans. Ce sont les violences sexuelles qui ont été les plus recensées avec 37 cas. À Ndzuani, durant ce troisième trimestre, l’épicentre des violences s’est légèrement déplacé de Mutsamudu vers le Nyumakele qui enregistre 15 cas contre 13 enregistrés dans la région de la capitale de l’île.

Yahya Zakaria

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