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Violences faites aux femmes et aux enfants I Une conférence de sensibilisation à la Faculté des Sciences

Violences faites aux femmes et aux enfants I Une conférence de sensibilisation à la Faculté des Sciences

Société | -   Nazir Nazi

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Les étudiants ont été surpris par les chiffres alarmants des victimes de violences. Les autorités ont promis de «bâtir une société où les femmes et les enfants peuvent vivre dans la dignité, la sécurité et le respect».

 


Une conférence d’échanges sur les violences faites aux femmes et aux enfants s’est tenue hier, lundi 17 février, dans la grande salle de conférence de la Faculté des sciences et techniques (Fst) de l’Université des Comores. L’événement a réuni un parterre de personnalités du pays et abordé plusieurs thématiques, dont « les conséquences psychiques des violences sur les femmes ».


Selon les données récentes présentées lors de cette conférence, 247 cas de violences ont été recensés en 2023 à Ngazidja, dont 207 cas de violences sexuelles et 31 cas de violences économiques. Parmi ces violences sexuelles, 179 concernent des jeunes filles âgées de 11 à 17 ans. Dans son mot de bienvenue, le doyen de la faculté des sciences a insisté sur la sensibilité du sujet et sur l’importance d’un tel événement pour sensibiliser les futurs chercheurs et susciter des propositions de solutions.


Lors de son allocution d’ouverture, le gouverneur de Ngazidja, Ibrahim Mze Mohamed, a qualifié cette réalité d’« insoutenable », et appelé à une mobilisation sans précédent. «Il est impératif d’agir avec détermination pour mettre fin à ces violences et protéger les victimes. Les événements tragiques qui ont secoué notre pays, notamment l’assassinat lâche de notre fille Hikima, rappellent l’urgence d’intervenir. Comme l’a déclaré le chef de l’État, justice sera rendue», a-t-il martelé. En présence d’une délégation du département de la Seine-Saint-Denis, les étudiants ont échangé avec les experts sur les conséquences psychiques des violences.Parmi les facteurs de risque, les panélistes ont cité la précarité socio-économique, l’écart de niveau scolaire entre conjoints, ainsi que l’abus d’alcool et de substances toxiques.


Impacts psychologiques

«Les victimes souffrent d’insomnie, de troubles alimentaires et de douleurs diffuses. Elles développent des maladies cardiovasculaires et gynécologiques lorsqu’elles ne reçoivent pas de soins adéquats. Elles affichent souvent des addictions et une perte d’estime de soi. À cela s’ajoutent un sentiment de honte, de culpabilité et des réactions à un stress extrême», ont expliqué les experts.


Le ministre de l’Éducation nationale, Bacar Mvoulana, a souligné l’importance de ce thème pour la société comorienne. Il a déploré le fait que chaque jour, des femmes et des enfants subissent des violences physiques, psychologiques, économiques et sexuelles, que ce soit au sein des familles, à l’école ou dans la rue. «Ce fléau constitue un obstacle à leur développement et porte atteinte à l’essence même de nos valeurs humaines», a-t-il déclaré.


Il a également rappelé le cadre juridique renforcé mis en place pour lutter contre ces violences, ainsi que les conventions internationales signées par l’Union des Comores pour combattre les discriminations envers les femmes. Selon lui, des efforts sont en cours pour s’assurer que les auteurs de ces actes soient poursuivis et sévèrement sanctionnés. «Le gouvernement a mis en place un plan de lutte contre les violences faites aux femmes. Avec le soutien de ses partenaires, il entend poursuivre ses efforts afin que chaque femme et chaque enfant puisse vivre dans la dignité, la sécurité et le respect », a promis le ministre. Il a conclu en soulignant que «chaque pas en avant est une victoire, et chaque voix qui s’élève contre la violence ouvre la voie à la justice et à la dignité».

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