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Violences meurtrières commis sur Ayman Nourdine I L’indignation toujours vive trois jours après le décès trouble

Violences meurtrières commis sur Ayman Nourdine I L’indignation toujours vive trois jours après le décès trouble

Société | -   Nourina Abdoul-Djabar

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Deux jours après le décès non expliqué d’Ayman Nourdine, un jeune homme de 24 ans, père de deux enfants, survenu au Service de santé militaire, sa famille dénonce «un crime après des traces de blessures et du sang sur son corps».

 

Des voix s’élèvent pour dénoncer, à longueur de journées, via de nombreux canaux, le décès d’Ayman Nourdine, survenu le 26 février dernier au Service de santé militaire (Ssm). Certains parlent «d’un acte ignoble». L’indignation est générale trois jours après ce décès survenu dans des conditions troubles. Ce qui pousse des membres de la société civile à s’interroger sur les mesures de sécurité à prendre pour mieux protéger les citoyens.


Interrogé sur l’évolution de l’enquête, le procureur de la République a demandé de la patience. «Elle est en cours», dit-il. Contacté dans l’après-midi du mardi 28 mars, Sittou Raghadat Mohamed, présidente de la Cndhl, a déclaré que «la Cndhl  suit avec  une grande  attention les événements  qui ont conduit  à l’arrestation jusqu’au décès du jeune  Ayman Nourdine, paix à  son âme. Je tiens au préalable à présenter mes sincères condoléances à  la famille du défunt au nom de la commission des droits de l’Homme».


Sittou Raghadat Mohamed a ajouté que le Service des plaintes de la Cndhl et celui chargé des prisons sont en train de recueillir les informations de part et d’autre avant de faire toute déclaration. «Il ne s’agit pas de réagir  avec spontanéité mais plutôt  de faire la part des  choses.  La Cndhl a toujours  réagi  selon ses compétences comme ce fut les cas dans d’autres affaires bien connues dans notre pays. Comme je le rappelle régulièrement, un détenu  est un être humain qui a aussi des droits à respecter scrupuleusement».

Contre la banalisation des actes de violence

Du côté de Ngo’shawo, le président, Moudjib Mohamed Said, affirme que son organisation a été profondément touchée et indignée par cet énième décès survenu dans des circonstances mystérieuses et de surcroit d’une personne qui était entre les mains des forces de l’ordre. «Nous condamnons fermement ces violences meurtrières. Nous appelons la société civile comorienne à se joindre à nous pour agir tous ensemble et demander justice pour que les auteurs de ces crimes soient jugés et condamnés». Et Moudjib Mohamed Said d’ajouter : «nous disons stop aux violences (…). Ensemble, nous appelons les décideurs à lancer une nouvelle dynamique tournée vers la justice d’une part et l’apaisement de la relation entre les forces de l’ordre et les citoyens d’autre parts».


Consultante indépendante en gouvernance démocratique, Nadia Tourqui dit être indignée et joint sa voix à celle de tous ceux qui réclament qu’une enquête soit ouverte et que justice soit faite. «La loi s’applique à tout le monde et à commencer par ceux supposés la faire respecter. Nous ne pouvons pas clamer partout que nous sommes un pays de paix alors que le citoyen vit dans la peur à la fois de la délinquance montante…». Se disant scandalisé, Abderemane Cheikh, connu sous le pseudo de Cheikh Mc, a déclaré être sous le choc, qualifiant cet acte d’«acte criminel». L’artiste déplore la banalisation de la violence avant de rappeler d’autres actes similaires survenus ces dernières années à Ikoni et au camp militaire de Sangani à Ndzuani.

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