logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Visas étudiants pour le Maroc / Des réponses pourraient tomber incessamment

Visas étudiants pour le Maroc / Des réponses pourraient tomber incessamment

Société | -   Abdou Moustoifa

image article une
Transmis à l’ambassade marocaine se trouvant en Tanzanie, il y a presque trois semaines, les dossiers de plus de 500 étudiants comoriens non boursiers, attendent toujours les visas. En raison de ce chiffre jugé «pléthorique», le Royaume chérifien aurait demandé un peu de temps pour les étudier. Sur place, les deux représentations diplomatiques (Maroc et Comores) implantées à Dar-es-Salam, travaillent désormais en concertation afin de débloquer la situation dans les meilleurs délais.

 

Les réponses à l’obtention des visas pourraient commencer à tomber d’ici peu de temps. C’est ce qui en est ressorti de la rencontre qui a eu lieu le jeudi entre les autorités et le collectif de ces étudiants qui atten- dent le visa depuis presque un mois. Selon les chiffres officiels, il y aurait au total 561 dossiers envoyés à l’am- bassade marocaine à Dar-es-Salam. Dans un entretien qu’il a accordé à Al-watwan, ce vendredi, le directeur général de l’enseignement supérieur et de la recherche est revenu sur les motifs de cette lenteur. «Les dossiers sont pour le moment à l’ambassade (des Comores) en Tanzanie. Les agents vont les classer par établissement», a tout d’abord fait savoir Ali Mohamed Ali.

Et pour cause, les autorités comoriennes avaient reçu un courrier venant de l’ambassade du Maroc daté du 15 octobre, soit deux jours après le dépôt des dossiers, expli- quant que «les demandes de visa au profit des étudiants comoriens inscrits aux établissements scolaires privés marocains feront l’objet d’un traitement à part en concertation avec les autorités marocaines com- pétentes». Recevoir plus de 500 dossiers en un seul coup peut susci- ter de nombreuses interrogations, concède Ali Mohamed Ali.

Des interrogations

«Voilà pourquoi, ils ont émis cette réserve», estime-t-il. En 2017, il y a eu seulement 300 demandes. Désormais, à en croire toujours cet enseignant chercheur en électro- nique à l’Udc, ce sont les agents de l’ambassade comorienne qui vont classer les dossiers par établisse- ment avant de les déposer.

Coté comorien, la sidération était plus grande en raison de l’effectif. «Nous nous sommes rendu compte que des réseaux ont intégré le systè- me depuis l’année dernière. Ces réseaux utilisent certains établissements au Maroc pour simuler de faux étudiants. Prenons l’exemple de cette année où on trouve 97 como- riens inscrits à la même classe. Sur

70% veulent poursuivre des études de finances et comptabilité. Un autre établissement de Meknes appelé Cenes compte 125 comoriens. Même scénario dans toutes les lis- tes. Par magie, la plupart des inscrits n’ont pas eu le bac. Dans une autre liste de 127 personnes toujours inscrits dans une même école, on y retrouve seulement 39 étudiants qui veulent faire le master», a-t-il expliqué avant d’ajouter qu’«en analy- sant de près toutes les listes, on s’est rendu compte que la plupart d’entre eux sont passés par l’école il y a longtemps. Sinon comment com- prendre qu’un homme de plus de 40 ans veuille faire la première année». A en croire le directeur de l’enseigne- ment supérieur la prudence prime. «Avec ce qui s’est passé en Lybie, où des migrants étaient vendus aux enchères, il fallait réfléchir. Nous étions réticents à envoyer les dossiers. D’ailleurs, nous avons mis la main sur 20 dossiers aux faux diplômes», s’est justifié.

Aucune arnaque

La deuxième raison qui explique ces retards est le changement de la représentation diplomatique chargée de traiter les dossiers des étudiants comoriens. «Avant, le Royaume utilisait son ambassade d’Egypte pour traiter les dossiers des comoriens. Aujourd’hui, c’est celle se trouvant en Tanzanie à qui revient la charge. Il y aura quelques retards. Ce n’est pas si simple pour les agents. Ce qui fait que les choses trainent. Avant l’envoi, l’ambassade posait certaines conditions. Les nouvelles démar- chent prennent du temps. A un moment, il fallait les envoyer», a-t-il relaté. Sans nouvelles, depuis presque un mois, les étudiants s’étaient rassemblés devant le ministère des Affaires étrangères le mardi 30 octobre. Un groupe de représen- tants a même été reçu par les autorités du Maeci.

Ali Mohamed Ali dénonce une sorte de faux procès que l’on voudrait intenter à certains responsables. «Contrairement à ce qui se dit, le Maroc n’a jamais refusé d’octroyer des visas. Ils veulent seulement procéder à certaines vérifications. D’où

qu’ils ont le droit d’accorder à qui ils veulent le visa.», a-t-il rectifié. A ce propos, notre interlocuteur balayera d’un revers de la main, les rumeurs selon lesquelles, on aurait fait payer aux étudiants 20 euros pour qu’un agent apporte les documents. «Les frais du visa sont fixés à 30 euros. La demande ne pourrait être recevable sans cette somme. Je trouve mal-

Salam-Moroni. D’ailleurs, c’est nous qui l’avons obligé à changer la date de son billet pour qu’il apporte ces frais car les envoyer par une agence prendrait du temps», a essayé de calmer les rumeurs. L’année dernière, le royaume avait délivré 100 visas sur 300 demandes. En 2018, 561 dossiers ont été déposés.

 

Commentaires