Dans le cadre de l’enquête ouverte par les forces de sécurité et visant à découvrir les auteurs de l’incendie criminel perpétré contre deux véhicules de l’administration de l’île de Ndzuani, un homme a été arrêté lundi soir à Mutsamudu, soit moins de 24 heures après les faits. Il répondrait au nom d’Imrane, et serait un ancien chauffeur de la famille de l’ex-gouverneur de l’île, Anissi Chamsidine. Il aurait, le lendemain du forfait, exprimé publiquement sa satisfaction par rapport à ce qui s’était passé, d’après des témoignages concordants. L’on note également qu’il avait déjà, par le passé, menacé de se venger sur la deuxième voiture incendiée à Wani, celle du commissaire en charge de la Santé.
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Le fait est que ledit véhicule avait un laps de temps appartenu à Imrane, avant d’en être exproprié par l’autorité insulaire au mois de juin dernier, dans le cadre d’une opération de ramassage de «tous les moyens roulants supposés appartenir à l’administration de l’île autonome de Ndzuani». D’ailleurs, il est curieux de constater que les deux voitures visées par les pyromanes font partie de ce lot ramassé et restitué à l’administration. Il faut en effet, rappeler que de nombreux véhicules de service appartenant à l’administration de l’île de Ndzuani ont été vendus à des prix symboliques par l’exécutif insulaire précédent, et les clients étaient soit des membres de l’exécutif, soit des proches du pouvoir.
Au sujet de ce vandalisme perpétré dimanche dernier, le gouverneur Salami Abdou a déclaré : «Brûler des véhicules n’est pas une solution. L’on peut ne pas aimer le régime actuel, mais incendier ces voitures, c’est aussi porter préjudice à soi-même. Car l’exécutif devra nécessairement acheter des véhicules pour ses commissaires. Prenant le cas de ceux-ci, ils avaient coûté 12 millions de francs chacun. Donc 24 millions de francs qui auraient pu soutenir une école, un hôpital ou autre chose... »
Quant au coordonnateur de l’Union à Ndzuani, Abdouroihmane Adinane, le ton a été plus ferme. «Nous traquerons les auteurs de ces actes et nous les trouverons, où qu’ils se cachent. Mais je tiens déjà à avertir : lorsqu’ils seront capturés, que l’on ne vienne pas intercéder en faveur du fils, du frère ou du parent», a-t-il averti.
Notons qu’en dehors de l’enquête judiciaire, l’exécutif, par la voix du directeur de cabinet du gouverneur, a appelé la population de l’île à prendre part à un hitma (plainte auprès de Dieu) prévu ce vendredi à la place Dodin à Mutsamudu, lieu où a été brûlée l’une des voitures.