Dans un arrêté conjoint N°23-011/MATUAFT/CAB et N°23-038/MFBSB/CAB signé le 22 juillet dernier par les ministres de l’Aménagement du territoire et celui des Finances, portant règlementation de la circulation des véhicules automobiles à vitres teintées aux Comores, il est mentionné que toute opération destinée à réduire les degrés de transparence des vitres est interdite. Comme le rappelle bien l’article 4 dudit document, « est interdite la circulation sur le territoire national des véhicules automobiles équipés des vitres ne permettant pas de voir à l’intérieur desdits véhicules, du fait notamment, de pose d’une pellicule teintée».
La note souligne toutefois dans l’article suivant que peuvent circuler sur le territoire avec des vitres teintées, les véhicules à l’usage du président de l’Union, des présidents de l’assemblée nationale et de la cour suprême, des membres du gouvernement, du directeur de cabinet du président, du chargé de la Défense et de la Sûreté du territoire. Sont aussi exemptés les véhicules à l’usage des gouverneurs des îles, des chefs de missions diplomatiques et assimilés, les ambulances et les véhicules de transport de fonds.
Prévention, suivie d’une phase de répression
«Toute contrevenant aux dispositions du présent arrêté est puni d’une amende de 50 000 francs et tout véhicule utilisé en violation des dispositions du présent arrêté sera immédiatement immobilisé et mis en fourrière», peut-on lire sur le document. Bon nombre de chauffeurs que nous avons interrogés pointent du doigt les autorités compétentes et disent n’avoir jamais eu échos de cet arrêté. « Nous ne sommes au courant de rien et il aurait été préférable qu’on nous sensibilise à l’avance. Vous nous parlez d’une amende de 50 000 francs alors que nous, les taximan, une fois arrêtés pour ce genre d’infraction, on nous colle une amende de 3 000 francs… », a réagi un chauffeur de taxi.
A côté de lui, son collègue qui a aussi requis l’anonymat, a estimé que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne concernant cette infraction. « Je partage ce parking avec plusieurs de mes collègues, eux aussi avec des voitures à vitres teintées. Les éléments de la gendarmerie peuvent décider à tout moment de coller une amende à certains et laisser filer les autres», a-t-il affirmé.Il est important de noter que l’article 6 stipule que les véhicules automobiles équipés d’origine de vitres teintées par le constructeur sont tenus d’obtenir une autorisation spéciale de mise en circulation auprès du service compétent de l’État.
La brigade routière n’a pas pu répondre à nos questions, mais du côté de la gendarmerie, on nous a fait comprendre que des campagnes de sensibilisation concernant les voitures à vitres teintées ont eu lieu les mois précédents. « Il est essentiel de savoir qu’une campagne peut avoir lieu une ou deux fois seulement. Une fois que les autorités ont publié une directive, notre responsabilité est d’informer les personnes concernées. Il existe cependant une phase de sensibilisation et de prévention, suivie d’une phase de répression », a expliqué le commandant de compagnie Zakaria Abdallah. Celui-ci est d’avis que ceux qui se plaignent de ne pas avoir été informés sont peut-être ceux qui n’ont pas participé à cette phase de sensibilisation et se sont retrouvés en infraction directement face aux gendarmes lors de la phase de répression.