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Vol de câbles souterrains I Comores Télécom de nouveau attaquée

Vol de câbles souterrains I Comores Télécom de nouveau attaquée

Société | -   Maoulida Mbaé

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Dans la nuit du samedi 17 août au dimanche 18 août, des installations de Comores Télécom ont été ciblées par des actes de vandalisme dans environ trois régions de l’île de Ngazidja. En particulier, le site de Mbeni a été touché, où des câbles souterrains ont été brûlés. L’enquête a été confiée à la police nationale.

 

La société Comores Télécom est de nouveau la cible de sabotage de ses installations ces derniers jours. Selon la société, à travers un point de presse tenu le lundi dernier, le réseau a été saboté durant la nuit du samedi 17 août au dimanche 18 août. Plusieurs câbles de fibre optique ont été endommagés, ce qui a gravement impacté le réseau. Des travaux de rétablissement de ce dernier avaient récemment été effectués dans plusieurs zones, selon Sarahani Salim, chef du parc automobile de la société.
D’après lui, des inconnus ont sectionné de nombreux câbles du réseau optique dans la zone de Vwadjou, précisément à partir de la station d’essence vers l’Enfag (Ecole nationale des forces armées et de la gendarmerie), avant de mettre le feu. «Ce qui a entraîné non seulement des perturbations dans cette zone, mais également des pertes pour l’entreprise », a-t-il déploré, ajoutant que des actes similaires ont également été signalés dans les régions de Dimani et de Hamahame.

 

Les auteurs de ces attaques nocturnes semblaient conscients que l’acte endommagerait plusieurs mètres de câble, surtout avec le vent qui souffle actuellement. M. Salim, tout comme son collègue du service marketing, «Mohamed Littéraire», soupçonnent des voleurs de câbles en cuivre, devenus un business juteux selon eux. « Si aujourd’hui les cabines téléphoniques ont quasiment disparu, c’est parce que des personnes ont volé les câbles en cuivre pour les revendre ailleurs. Ces individus agissent en toute impunité. Une fois interpellés et remis à la justice, nous les croisons dans les rues le lendemain », a-t-il déploré, appelant par la même occasion à un durcissement des peines pour les auteurs de ces actes. «Ces investissements sont chiffrés à des milliards de nos francs. Il n’est pas normal qu’une poignée de personnes malveillantes viennent les saper et entraîner l’entreprise dans d’énormes difficultés », a-t-il souligné. Et d’ajouter : «Nous savons tous l’importance des télécommunications dans notre quotidien, que ce soit à l’hôpital, dans l’administration ou même dans nos foyers. Comores Télécom ne peut pas constamment engager des dépenses pour l’achat de câbles à fibre optique, sachant que le prix d’un mètre est élevé.»

Le site de Mbeni touché

À Mbeni, un nœud de raccordement souterrain a été touché par l’incendie volontaire. C’est le point où convergent les lignes des abonnés vers le centre téléphonique puis vers le pylône. Le feu, qui a endommagé les câbles de fibre optique du site du chef-lieu de Hamahame et Mbwanku, a provoqué une importante panne dans le tronçon Hamahame-Dimani-Mbadjini, selon le directeur technique de Comores Télécom, Issa Mohamed Ahmed Faik, qui privilégie la piste criminelle. D’après lui, une cinquantaine d’agents ont été mobilisés et dépêchés sur place pour rétablir rapidement la connexion. Il appelle encore une fois au soutien de la population dans la lutte contre les actes de sabotage des installations de cette entreprise publique en dénonçant les auteurs.


Ce n’est pas la première fois que l’opérateur historique se déclare victime de sabotage. En juillet 2020, il était ciblé par des actes de dégradation de son réseau à Ngazidja, notamment à Kafuni dans le Bambao, où 400 mètres de câbles avaient été sectionnés, ainsi que dans la région de Domba, au sud de l’île mais aussi dans les autres îles. «Ces câbles sont pourtant enfouis en moyenne à un mètre sous terre, mais cela n’empêche pas ces malfaiteurs de causer des dégâts ayant un impact conséquent sur la qualité de nos services», avait déclaré à l’époque Mmadi Hassane, alors chef du département audit et contrôle interne de gestion. Le directeur général de la société, Ali Hadji Mmadi, s’était engagé, le 27 janvier dernier, à mener une campagne de lutte et de sensibilisation contre les actes de vandalisme et de sabotage. Cependant, cette campagne ne porte pas, pour l’instant, les résultats souhaités. L’entreprise publique poursuit encore la réflexion afin de trouver des moyens supplémentaires pour renforcer le contrôle de ses installations.

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