Les cultivateurs de Mwali vivent depuis quelques années un phénomène inquiétant : le vol des produits vivriers et du bétail qui prend de l’ampleur sur l’île de Djumbe Fatima. Ces cultivateurs se trouvent dans les champs toute l’année à piocher, à semer, à planter et à veiller sur les cultures. Mais, arrivé au moment des récoltes, d’autres personnes s’accaparent de tous les produits. Les victimes ne cachent pas leur amertume et appellent à l’accompagnement des autorités à tous les niveaux. «Nous, cultivateurs moheliens, nous déployons tous nos efforts durant toute l’année pour obtenir de quoi subvenir aux besoins de nos familles mais au final, ce sont les voleurs qui se procurent de nos produits de champs. Et nous sommes obligés de venir au marché pour acheter nos propres cultures», regrette Ali Mohamadi, un cultivateur de la région de Fomboni. «Depuis l’arrivée du système de revente dans l’île de Mwali et dans les autres îles sœurs, le vol non seulement des produits vivriers mais aussi du bétail (chèvres et bœufs) a augmenté en puissance», ajoute-t-il.
Une demande de contrôle des produits acheminés dans les marchés
Il regrette que les revendeurs achètent les produits vivriers auprès de n’importe qui. Le cultivateur déplore l’inexistence d’un service de contrôle et de vérification des produits acheminés dans les marchés pour en déterminer l’origine. Cette mission de vérification et de contrôle de la vente et de la revente des produits vivriers qui devraient incomber aux autorités insulaires et communales est complètement ignorée. Des cultivateurs sont aujourd’hui démotivés, raison pour laquelle il y a un manque énorme de produits agricoles. Alors qu’avant, l’on parlait de Mwali, comme étant le grenier des Comores. L’inquiétude plane à l’approche du mois sacré de Ramadwani pendant lequel 90% de la population consomment des bananes, du manioc, et des taros.
Une mère de famille s’interroge sur le sort des ménages pendant le mois sacré qui arrive bientôt. «Si l’on pourrait conserver dès maintenant les produits vivriers pour le mois de Ramadwani, on serait tranquille car j’imagine qu’il ne sera pas facile d’obtenir quelque chose au marché. Les articles sont déjà chers. En plus, il y aura trop de cafouillage», a-t-elle souligné.Certains croient savoir que si les autorités insulaires et communales laissent perdurer la situation actuelle du marché avec les prix des articles en hausse et les actes de vol qui se multiplient dans les champs, les habitants courent un grand risque de pénurie de produits agricoles.