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Vol à la résidence de France I Un mois ferme requis contre un agent de sécurité

Vol à la résidence de France I Un mois ferme requis contre un agent de sécurité

Société | -   Abdou Moustoifa

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Le prévenu n’a pas nié les faits. Il a dérobé, entre autres, un parfum, un petit couteau. Le ministère public a requis une peine de 1 an, dont un mois de prison ferme. Le délibéré attendu samedi prochain.

 

Comme chaque mardi, le tribunal correctionnel de Moroni jugeait plusieurs affaires en flagrant délit. Et sur les 4 dossiers qui passaient ce mardi après-midi, il y’en a un qui concerne un cambriolage commis le mois dernier, à la résidence de l’ambassadeur de France, Sylvain Riquier. L’auteur, la trentaine, originaire d’une localité de Mbadjini, au sud de Ngazidja, a reconnu les faits à l’audience. Le larcin concerne des objets particuliers : une bouteille de vin, dont la marque n’est pas connue, un parfum, qui était à moitié plein, un petit couteau de poche. Le cambrioleur a récupéré la somme dérisoire de 350 francs comoriens.Seul bémol : l’auteur n’est pas une personne tierce qui s’est infiltrée à la résidence du diplomate. Du tout. Il est l’agent de sécurité affecté pour surveiller la residence, sise à Vwadju. Après son audition, le parquet a requis une peine de 1 an de prison, dont 1 mois ferme. Quand le magistrat qui présidait l’audience lui a demandé de détailler son mode opératoire, le prévenu hésitait.

Un cocotier

Mais petit à petit, il a fini par tout déballer. Selon son récit, il est monté d’abord dans un cocotier avant de s’introduire dans la maison, par une fenêtre qui n’était pas fermée. Tout se serait déroulé pendant que son binôme dormait. « Je ne portais pas mes bottes de travail », a clarifié le prévenu, qui a assuré avoir fait sortir le butin par la porte principale en dissimulant tout dans un sachet. Il a aussi précisé qu’il ne buvait pas. La bouteille dérobée aurait régalé des amis. S’il a exprimé ses regrets, tout en mettant en avant le fait qu’il n’a jamais commis un vol, le prévenu a pu compter sur les plaidoiries de ses avocats qui ont, après le réquisitoire du parquet, demandé au pire, une peine avec sursis, sans succès. Parmi eux, Me Issa Mhoutoir qui, avant même le début du procès, a soulevé «la violation » présumée des droits élémentaires de son client. «Il a passé dix jours en garde à vue pour un simple vol.

Soit près de 240h. C’est énorme. A la lumière de ces éléments, il apparait que la procédure est nulle. Mon client doit être relâché. Si le parquet le souhaite il peut relancer une nouvelle information », avait-il plaidé en préliminaire sans convaincre le tribunal qui est resté sur sa position. La preuve, il a ordonné le maintien en détention du prévenu jusqu’au samedi, le jour du délibéré. Une décision « incompréhensible» pour la défense. «L’envoyer en prison, après une première journée de mandat de dépôt et dix jours de garde à vue est exagéré. Notre client a reconnu sa faute. Il a une maman âgée qui n’attend que lui. La partie civile n’a rien réclamé et l’on parle d’un parfum à moitié plein. Le rôle de la justice, n’est pas seulement de condamner mais elle doit aussi éduquer», a souligné, l’un des avocats du prévenu, qui gagnait un salaire 45 000 francs.

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