Après avoir battu le pavé à deux reprises à Saint-Denis, le collectif des usagers de la ligne Réunion-Comores cherche cette fois-ci «le soutien des autorités comoriennes». Se trouvant aux Comores, cet été, le collectif s’est entretenu, mardi dernier, avec deux acteurs clés du secteur aérien, à savoir la ministre des Transports, Yasmine Hassane Alfeine, et le directeur de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm), Abdou Mondoha. Les deux rencontres de ce 22 juillet portaient sur un seul point, notamment l’allègement du trajet Moroni-Saint-Denis.
Depuis la fermeture de la ligne directe entre les Comores et l’Ile de la Réunion, les passagers qui veulent venir aux Comores sont obligés de prendre un vol d’Air Austral avec une escale à Dzaoudzi. Non seulement le billet est jugé «exorbitant», mais les usagers de la ligne se plaignent des conditions imposées par la douane mahoraise, notamment «des contrôles insupportables». C’est pour cette raison qu’après avoir saisi la Région Réunion, le collectif s’est tourné encore vers les autorités comoriennes. « Le directeur de l’aviation civile, bien informé du dossier, a accueilli chaleureusement le collectif.
Chaher a introduit la réunion en présentant les aspects techniques du dossier et les difficultés rencontrées par les usagers d’Air Austral. De son côté, Kaoutharia El Haddad a exposé les problèmes majeurs rencontrés par les passagers, comme le rapatriement des corps, extrêmement difficile et parfois dans des conditions indignes», a détaillé Kasssim M’bae, membre de la délégation. Ce franco-comorien, installé à l’île Bourbon, fait partie des pionniers du collectif qui n’exclut pas de lancer une opération de boycott d’Air Austral à partir de septembre. Après la première manifestation organisée à la Réunion, le 21 mai, la compagnie Air Austral avait pointé du doigt l’état de la piste de l’aéroport des Comores, pour justifier la suspension de ses liaisons directes à destination de l’archipel.
Maurice, Madagascar
Cette accusation a été rejetée mardi par le patron de l’Anacm, qui a rappelé que si la piste n’était pas aux normes, aucun gros porteur ne se poserait à Hahaya, encore moins «un Ewa», un appareil d’Air Austral.
La compagnie est dénoncée pour « son mépris, caractérisé par ses annulations, le surbooking, les retards et les tarifs exorbitants». La délégation, souhaite que Moroni lui facilite l’ouverture d’autres destinations pour contourner le passage à Mayotte, où «les droits humains des passagers ne sont pas respectés».
Les pistes de solution avancées ont été nombreuses, parmi lesquelles figure la possibilité de collaborer avec une compagnie aérienne, à l’instar de Corsair, pour récupérer les passagers bloqués à Madagascar ou à Maurice. La ministre des Transports, qui a reconnu que les passagers en transit à Nairobi rencontrent les mêmes difficultés, s’est engagée à porter ce dossier devant le conseil des ministres.
Lors de cette réunion, la délégation a également appris que des négociations étaient en cours avec les autorités mauriciennes en vue de l’ouverture de vols commerciaux. «Le collectif ressort rassuré et satisfait de ces deux rencontres. La ministre et le directeur de l’Aviation civile ont fait preuve d’une bonne connaissance du terrain, en s’appuyant sur des équipes techniques expérimentées. La prospection doit se poursuivre, d’autant plus que les autorités comoriennes elles-mêmes nous demandent de l’aide», a déclaré Kassim à Al-watwan.Depuis le mois de mai, un collectif de résidents comoriens installés à La Réunion réclame le rétablissement d’un vol direct entre Saint-Denis et Moroni. À la suite d’une manifestation organisée le 3 juillet, la Région Réunion, actionnaire au sein d’Air Austral, a promis d’apporter une réponse d’ici au 18 août.
