Lors de son discours, la directrice de l’Office de radio et télévision de Ngazidja (Ortn), Hadidja Charif, a rappelé la douleur des professionnels des medias, pour la disparition, l’année dernière de deux des leurs, Saminya Bounou et Hadji Hassanaly.
Hadidja Charif a rappelé que la fermeture d’une entreprise de presse relève de la seule et unique compétence du Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa). Ainsi, permettre à des préfets de fermer arbitrairement des radios, journaux et télévisions contribue à affaiblir l’organe de régulation.
Elle a fait savoir que dépourvu de moyens, le Cnpa n’est pas aujourd’hui en mesure de jouer son rôle de régulateur malgré un travail formidable de réflexion sur le secteur des medias.
La directrice de l’Ortn a ensuite salué la démarche engagée pour la réactualisation du Code de l’information et de la communication, mais aussi la création de carte des journalistes professionnels.
La porte-parole de la presse a profité de cette occasion, pour solliciter la publication du décret portant création de cette carte afin d’attribuer les premières cartes aux 19 journalistes reconnus et poursuivre le processus d’attribution.
Un devoir de responsabilité, d’objectivité et de transmission de la réalité
Parlant de la précarité permanente de la presse, la patronne de l’Ortn, au nom de ses collègues, a demandé la création d’un Fonds autonome d’appui aux Medias (Faam).
A son tour, le président de la République a exprimé sa peine à la presse quant à la disparition de leurs deux confrères, l’année dernière.
Quant à l’ensemble de questions soulevées par la porte-parole de la presse, le chef de l’Etat a essayé de donner des réponses. Il a commencé à expliquer qu’une démocratie digne de ce nom ne peut fonctionner sans pluralisme médiatique et liberté d’expression. Toutefois, liberté d’expression ne signifie ni atteinte à la dignité humaine, ni diffamation.
Je sais que vous avez la volonté d’informer le mieux possible les comoriens, parce que vous avez le goût de la vérité et l’attention portée aux mots justes. Alors oui vous avez des droits, mais vous avez aussi et avant tout des devoirs. Un devoir de responsabilité, d’objectivité et de transmission de la réalité, s’est étalé le locataire de Beit-salam.
Pour la fermeture d’une entreprise de presse telle qu’une radio, c’était pour lui, une décision difficile et lourde de conséquence pour une démocratie. Mais il a poursuivi que dans une démocratie, il y a des lois et elles s’appliquent à tous. Sur un autre sujet, le président a reconnu qu’il devrait faire vivre le Cnpa, aussi bien pour faire respecter les règles qui régissent les organes de presse, les médias et les métiers qui s’y rattachent, mais aussi pour sanctionner le cas échéant, les fautes professionnelles graves.
Le président de l’Union a dit avoir pris note concernant la carte de presse et son décret de mis en forme. Il s’est dit en outre préoccupé par la précarité de la presse. Le chef de l’Etat souhaite pour la prochaine rencontre de ce genre que “ces problèmes soient derrière-nous”.