Quel bilan faites-vous de vos résultats obtenus par rapport à vos lettres de missions et au Plan de travail annuel 2025 ?
Notre bilan pour l’année 2025 est positif, guidé par le souci de mettre en oeuvre les lettres de mission confiées par le président Azali Assoumani. Nous notons ainsi l’exécution de la majorité des activités prévues dans le Plan de travail annuel (Pta). Au niveau du secteur maritime, nous avions trois grands projets. Il s’agit de la construction du port de Mbwangoma, à Mwali, dont les travaux sont en cours, l’amélioration de la connectivité inter-îles avec l’acquisition d’un nouveau bateau et l’aménagement des ports de Ndzuani et Ngazidja, ainsi que le lancement du projet de corridor maritime incluant l’agrandissement du port de Moroni et les études sur le port de Mutsamudu et un autre à Ngazidja. Ces initiatives s’accompagnent de résultats concrets comme l’inauguration du bateau Yameela, qui a multiplié les rotations inter-îles avec des tarifs à la portée de tout le monde. Pour ce qui est de la performance commerciale, on enregistre un pourcentage très remarquable de plus de 167% contre un objectif initial de 40 %.
Et sur le plan aérien ?
Sur le plan aérien, l’aéroport de Hahaya est officiellement cédé à l’entreprise émiratie, Tam, ouvrant la voie à l’ambitieux chantier de réhabilitation intégrale, d’abord à travers la piste d’atterrissage. Pour les aéroports domestiques de Wani à Ndzuani et Bandar Salam à Mwali, nous avons fait un plaidoyer pour qu’ils soient intégrés au réseau de l’Asecna pour garantir des normes de sécurité et de sûreté conformes aux standards de l’Oaci (Organisation de l’aviation civile internationale, ndlr). Nous avons réussi à 100% le plan social au niveau de l’Aimpsi en indemnisant 500 agents à hauteur de 4 milliards de francs. Enfin, la compagnie nationale Royal Air a obtenu sa certification lui permettant d’envisager des liaisons régionales comme Moroni–Madagascar. Nous avons donc un bilan qui témoigne des ambitions du gouvernement à travers notre ministère, notamment la modernisation des infrastructures portuaires et aéroportuaires, à renforcer la fluidité des déplacements des citoyens comoriens entre les îles, à promouvoir la connectivité régionale et internationale et à inscrire durablement le pays dans la perspective du Plan Comores émergent (Pce).
Quels sont les projets qui vous tiennent à cœur à la tête de ce ministère ?
La modernisation des ports et des aéroports est un préalable à tout développement. Quand on est un pays insulaire, on se doit d’avoir des infrastructures portuaires et aéroportuaires de qualité. Elles doivent faciliter la circulation des citoyens entre les îles au point qu’un résident de Mwali puisse travailler à Ndzuani et dormir chez lui le même jour. Mais pour la faisabilité et la réussite de ces projets, il nous faut de la patience, car un port ou un aéroport, ce n’est pas une maison ordinaire, c’est un ouvrage qui fait appel à une expertise spéciale et une ingénierie spéciale.
Quelles sont les actions en cours et celles projetées en 2026 et comment comptez-vous les mettre en œuvre ?
Pour 2026, le ministère attend d’abord de finaliser les lettres de mission en cours, à consolider les acquis et à tirer les enseignements des projets déjà réalisés, afin d’améliorer leur efficacité et comprendre les raisons des éventuels blocages. L’expérience du Plan de travail annuel a montré qu’il est essentiel de programmer des activités «smart», c’est-à-dire réalistes, adaptées aux moyens disponibles et assorties de résultats mesurables. La mise en œuvre repose sur un suivi permanent, rigoureux et strict, garantissant une exécution conforme aux objectifs fixés.
"Nous devons aimer d’abord le pays. Nous devons cultiver un esprit patriotique en tout temps. Nous devons rester unis et travailler pour le bien du pays et de la population. Nous devons nous atteler à concrétiser les projets engagés. Nous avons aujourd’hui de nombreux chantiers transformateurs qui, petit à petit, contribuent à changer le visage du pays. Je remercie la confiance placée en moi par le chef de l’Etat Azali Assoumani. Je salue également les efforts du secrétariat général du gouvernement à travers toutes les réformes mises en place qui nous poussent à travailler plus et d’aller de l’avant."
Les actions déjà prévues concernent la continuité des grands chantiers déjà lancés, avec une planification différenciée puisque certains projets doivent être achevés fin 2026, d’autres en 2027, et les plus ambitieux, comme le corridor maritime, s’étendront jusqu’en 2030. L’idée est de réduire autant que possible les délais de réalisation pour respecter les échéances, en privilégiant les projets à court et à moyen terme. Dans le secteur maritime, où les infrastructures exigent des gros investissements et une main-d’œuvre qualifiée, la stratégie est de consolider les chantiers en cours et de lancer en 2026 des projets réalistes et réalisables.
Où en êtes-vous avec les études de faisabilité du projet de mise aux normes des ports recommandées par l’Organisation maritime internationale ?
Les études de mise aux normes des ports recommandées par l’Organisation maritime internationale (Omi) sont en cours et sont suivies de près par nos équipes. Une délégation du ministère participe actuellement à l’Assemblée générale de l’Omi à Londres, en Angleterre, afin de s’aligner sur les programmes de sécurisation des ports et aéroports. Sur le terrain, des avancées notables sont enregistrées, notamment le dragage et les travaux d’étalage du port de Mutsamudu, le plus grand port des Comores, cela constitue une étape importante. Tous ces efforts visent à renforcer la sécurité et la mise en conformité de nos infrastructures portuaires et aéroportuaires.
L’Etat comorien a cédé l’Aimpsi à une société émiratie. Pouvez-vous nous dévoiler le montant de l’investissement programmé et le calendrier de démarrage des travaux de mise aux normes de la plateforme aéroportuaire ?
L’État comorien a officiellement cédé l’Aimpsi à la société émiratie, Tam, en juin dernier, avec pour objectif de doter le pays d’une plateforme aéroportuaire moderne et conforme aux standards internationaux, notamment en vue des Jeux des îles de l’Océan indien prévus en 2027. Cette cession s’est accompagnée d’un plan social inédit : près de 500 agents ont été indemnisés à hauteur de 4,5 milliards de francs, couvrant préavis et ancienneté. Bien qu’aucune date précise ne soit fixée pour le démarrage complet des travaux, certaines opérations ont déjà commencé, comme la réhabilitation de la piste ayant permis la reprise des liaisons Air Australe entre Moroni et Saint-Denis, à la Réunion. Les autres investissements suivront prochainement, avec la garantie que les Émirats arabes unis mèneront ces projets dans de bonnes conditions.
Quel message adressez-vous à la population ?
Nous devons aimer d’abord le pays. Nous devons cultiver un esprit patriotique en tout temps. Nous devons rester unis et travailler pour le bien du pays et de la population. Nous devons nous atteler à concrétiser les projets engagés. Nous avons aujourd’hui de nombreux chantiers transformateurs qui, petit à petit, contribuent à changer le visage du pays. Je remercie la confiance placée en moi par le chef de l’Etat Azali Assoumani. Je salue également les efforts du secrétariat général du gouvernement à travers toutes les réformes mises en place qui nous poussent à travailler plus et d’aller de l’avant.
Tous les ministères travaillent mais il faut un changement de paradigme et de mentalités dans la manière de servir les Comores. Chacun a son rôle à jouer dans la construction de notre pays. Tout cela doit se faire dans la confiance, la patience et la sérénité. Mwali, Ndzuani, Mayotte et Ngazidja sont une seule et unique famille et ce n’est qu’en se tendant les mains qu’on pourra faire avancer notre pays. Nous devons aimer le pays. Et comme disait le président américain, «If we want, we can» (Si nous voulons, nous pouvons)n

