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Zamouanta Saïd Hamza, la couture et le stylisme dans le sang

Zamouanta Saïd Hamza, la couture et le stylisme dans le sang

Société | -   Nassila Ben Ali

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Zamouanta Saïd Hamza, après avoir fait carrière de comptable dans le secteur public et privé, a retrouvé sa prédilection d’enfance. La couture dictée par son instinct ou un choix de son destin. La couturière devient styliste et ouvre sa propre Maison «Zamode, la perle rare». Sa vision est de grandir encore sa société, l’industrialiser davantage et intégrer le marché comorien, en vendant partout ses produits. La Maison de couture Zamode veut valoriser les habits traditionnels, intégrer le prêt-à-porter et encourager les jeunes et surtout les femmes à les porter ordinairement sans hésitation, ni complexe lors des grands évènements.

 

Malgré une carrière mouvementée, cette mère de 5 enfants a réussi à se stabiliser dans la couture, son métier de cœur, et à se frayer un chemin qui l’amène aujourd’hui à faire partie des grands noms du domaine aux Comores. Zamode a pris part à plusieurs expositions et festivals culturels, au niveau local et à l’étranger. Elle a marqué de son empreinte, son nom dans le pays et dans le continent. Récemment, elle a participé au sommet international femme-expertise à Moroni et au salon international du textile africain au Togo, qui avait mis à l’honneur l’habillement africain.


Zamode a participé au festival des arts contemporains des Comores (Facc), à la troisième édition du Marché des artisans de l’Alliance française. Elle vise ainsi très haut pour, à l’en croire, promouvoir le savoir-faire et les produits comoriens, mais également pour, toujours selon la styliste, faire comprendre à tout le monde que la couture et le stylisme sont des metiers comme les autres. «C’est difficile certes mais c’est valorisant. Certains disent que l’habit ne fait pas le moine, mais moi je sais que le vêtement peut caractériser une personne, lui donner une certaine hauteur, une valeur. Avec l’habit on peut reconnaitre quelqu’un, savoir son rang social, son comportement, entre autres», a-t-elle expliqué.

La couture, un instinct et un destin

Zamouanta Saïd Hamza est devenue une amoureuse de la couture dès son jeune âge, lorsqu’elle était en classe de 5ème, après une formation de six mois. Elle quittera son atelier d’initiation pour se former elle-même avec sa machine à coudre, à la maison. En classe de Terminale, elle met de côté la couture et se concentrera à l’école et son baccalauréat série G qu’elle obtiendra en 2004. Elle suivra des études en finances et comptabilité au Maroc, avant de retourner au pays deux ans plus tard.


Elle enchaînera stages et embauches dans différentes sociétés publiques et établissements privés entre 2006 et 2015. Assistance-comptable ou assistante-gestionnaire à la direction générale des Douanes, à Golf Com (qui gérait à l’époque la manutention du port de Moroni), aux établissements Doudou Tainamoro, à la direction de Cbe, aux Travaux publics et même dans un restaurant privé. Toujours obsédée par la couture, qui la suivait tel un fantôme, partout où elle posait ses pas, Zamouanta a fini par céder à cette tentation. Elle ouvre son propre atelier de couture en 2016, à Hantsambou dans la région d’Itsandra. L’année suivante, elle déménagera et s’installera à Moroni-Ambassadeur, dans la capitale. «Je peux dire que la couture est un don instinctif pour moi. Le destin a voulu que je fasse ma vie avec ça, malgré d’autres portes qui se sont ouvertes pour moi», a-t-elle résumé.

Zamode ou la stabilité

Faute de quelqu’un de confiance pour s’occuper de l’atelier, Zamouanta avait opté pour sa fermeture momentanée en 2019 et occuper le poste de comptable du projet Cadre intégré renforcé (Cir). «Mais convaincue que mon avenir est dans la couture, j’ai encore quitté ce projet et j’ai ouvert la boutique «Zamode, la perle rare», signifiant Zamouanta et la mode, ou en Shikomori, «nde Zamodi» (les vêtements de mode ou les nouveaux arrivages). Et depuis je suis là et stable», a-t-elle raconté.


Pour la styliste Zamode est une autre façon de travailler. Il ne s’agit pas d’un atelier de couture, à l’en croire, mais d’une industrie. «Nous avons industrialisé le travail. Actuellement, nous travaillons pour intégrer le prêt-à-porter. Nous cousons des boubous et vendons en gros, nous cousons des robes à la comorienne et les vendons en boutique. Oui, nous avons un espace boutique de vente et démonstration où on trouve des robes en Nkanga, en Sahare et autres. Des chemises, pantalons, des jupes, entre autres. C’est unique aux Comores, car on n’est pas obligé d’amener le tissu. Zamode dispose de tissus et de tous les matériels indispensables pour toutes modes souhaitées. Nous cousons, nous proposons des modes», a-t-elle expliqué.


Zamode veut valoriser les vêtements traditionnels, pour encourager les jeunes et surtout les femmes à les porter, dans le cadre ordinaire et lors des mariages.La maison de couture peut actuellement prendre en charge tous les costumes d’un évènement quelconque, un mariage, un gala, un défilé de mode, un spectacle, tenue de ville ou de soirée, ou encore des costumes pour des hôtesses d’accueil, à l’exception des modes artisanales, telles que les Nkandu ya hazi, kofia ya hazi, djoho, dragila sukutri , ainsi de suite.Cette candidate aux dernières élections législatives a, selon elle, mis une parenthèse à la politique, bien qu’elle avoue son amour pour ce domaine. Pour l’instant elle consacre son amour à la couture et ouvre alors ses portes à tous les jeunes qui veulent apprendre ce métier et travailler avec elle.

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