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«Actions caritatives» I Le gouvernement interdit les activités «d’Air Darassa»

«Actions caritatives» I Le gouvernement interdit les activités «d’Air Darassa»

Société | -   Abdou Moustoifa

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L’absence d’informations sur l’origine des fonds grâce auxquels l’association du prédicateur venait en aide aux nécessiteux fait partie des raisons qui ont motivé la décision du ministère de l’Intérieur, Mohamed Daoudou.

 

Les activités d’Air Darassa ont été officiellement interdites en Union des Comores par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou, dans un arrêté rendu public samedi 20 mars. Les motivations avancées par le premier flic du pays sont nombreuses. On reproche, par exemple, à l’association de Fundi Djibril d’exercer dans l’illégalité car elle ne s’est pas enregistrée. Mais aussi l’origine douteuse des fonds qui financent ses actions aux Comores.

Des partisans de Djibril se sont enflammés sur les réseaux sociaux. «Considérant qu’il résulte des informations précises et concordantes que «Air Darassa» dont le siège social est inconnu, n’est pas déclarée, ni agréé, par les autorités compétentes. Considérant que l’association ne répond pas aux exigences de légalité, de traçabilité, de transparence attendue d’une organisation humanitaire, les activités d’Air Darassa sont interdites en Union des Comores», indique l’arrêté du ministre.

Si aux Comores Air Darassa ne s’est pas enregistré au ministère de l’Intérieur et ne dispose pas de siège sur place, un document émanant de la préfecture des Bouches-du Rhône atteste en revanche que l’association du prédicateur dispose d’un siège en France. Par contre, peu d’informations sur le nombre d’adhérents ou des membres des postes de responsabilité tels caissier, trésorier au sein de l’association, ont circulé jusqu’à présent. Seule personnalité connue, Djibril qu’on présente comme président. C’est d’ailleurs lui qui avait fait oralement sur des plateformes numériques le bilan de 2020.

«Une association humanitaire»

Selon toujours l’arrêté du ministère de l’Intérieur, il n’y a pas que l’illégalité de l’association qui est sur la sellette. Le manque de transparence sur la provenance des fonds utilisés pose aussi problème. «L’origine des fonds destinés aux aides est inconnue. L’argent est envoyé par des intermédiaires anonymes. A travers ces raisons, il y a lieu de craindre que sous couvert de l’humanitaire, cette organisation échappe à tout contrôle et se livre à des opérations de blanchiment d’argent et autres agissements répréhensibles», a poursuivi le ministre dans son arrêté.

Depuis toujours, les représentants de l’association, installés à Moroni, évoquent des dons versés par des particuliers. Mais ces arguments sont sujets à débat. Après cette décision, nombreux citoyens n’ont pas tardé à réagir. Le porte-parole d’Air Darassa aux Comores, le journaliste Moualim Gachi, a mal accueilli cette décision du gouvernement, précisant qu’Air Darassa vole au secours de la population.

Athoumani Ali Ipvessi, un fidèle soutien de «l’association humanitaire», n’a pas lui non plus manqué d’exprimer son étonnement. «Au lieu d’encourager une personne qui vient en aide aux nécessiteux à leur place, ils préfèrent mettre un terme. Combien de personnes malades ont pu être évacuées et sauvées grâce à cette association ? C’est insensé», a-t-il déploré.Depuis deux ans, Djibril poursuit des activités humanitaires. Construction de mosquées, des maisons, venir au secours des nécessiteux, entre autres, Air Darassa a toujours répondu présent. A la question de savoir que vont devenir les activités en cours lancées par l’association d’Air Darassa, des membres n’ont pas pu fournir une réponse. 

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