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«Festival de l’unité» ou «Daradja festival» I Des artistes des 4 îles attendus à Mitsamihuli

«Festival de l’unité» ou «Daradja festival» I Des artistes des 4 îles attendus à Mitsamihuli

Société | -   A.S. Kemba

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Des grands noms de la chanson comorienne sont attendus la semaine prochaine dans cette ville du nord de Ngazidja autour du «Daradja Festival» (Litt. «Daradja» = pont) qui réunira des artistes des quatre îles de l’archipel avec comme objectif de raviver la flamme de l’unité à l’occasion de la célébration du cinquantenaire. Le directeur général de Watwaniya Production (WP) – la structure chargée de l’organisation technique et artistique – Nasser Ahamed, revient, dans cette deuxième éition du B50IC, sur l’esprit et la philosophie de ce grand évènement culturel qui sera précédé d’une grande opération de nettoyage du littoral.

 

B50IC : Quel sens donnez-vous à ce festival de l’unité ?

Nasser Ahamed : Il y a longtemps de cela et durant plusieurs années, la culture a permis de soutenir le pont entre nos îles, renforçant le vivre ensemble, parce que Mayotte avait ouvert les portes. Des grands noms de la musique comorienne, tels que Salim Ali Amir et Maalesh, pour ne citer qu’eux, partageaient avec des grands artistes mahorais. Mais depuis un moment ça s’est arrêté ou c’est devenu extrêmement rare, entre autres parce que, de notre côté, on n’avait pas les moyens de maintenir ces grands rendez-vous.Aujourd’hui on arrive au Cinquantenaire à réunir les enfants des îles et grâce à la Culture, encore une fois, on pourra se permettre de reconstruire un pont en espérant pouvoir le pérenniser. Le «Daradja Festival», comme l’indique son nom, est né de cette optique de solidifier ce «pont» et garder les enfants de nos îles unis à travers la Culture.

B50IC : Comment votre groupe se prépare-t-il à répondre aux engagements pris auprès du Comité du cinquantenaire ?

Nasser Ahamed : Nous abordons cette responsabilité comme une mission à la fois culturelle et symbolique, en cohérence avec le sens du festival tel que décrit plus haut. Concrètement, la préparation s’articule autour de plusieurs volets : d’abord la programmation artistique et le message d’unité. Il y a eu une sélection de jeunes artistes talentueux, locaux et intergénérationnels, à travers la World music, la musique Folk, traditionnelle et urbaine. Il y a eu une collaboration inter-îles durant la période du festival, une sensibilisation de masse du public, une logistique et autres.
Evidemment, nous avons travaillé en coordination avec le Comité du Cinquantenaire. Des réunions ont été tenues avec des référents de la communication du comité pour clarifier les attentes, durée de prestation, messages officiels à relayer, contraintes techniques ou horaires, notamment. Cela permet d’ajuster notre proposition artistique aux impératifs logistiques.

B50IC : Et les aspects pratiques, la communication et le suivi pour garantir le succès de l’évènement ?

Nous avons mobilisé toutes nos ressources. Nous élaborons un plan de communication (réseaux sociaux, radios locales, presse écrite) pour présenter le projet du groupe qui est un «vecteur d’unité», en insistant sur la symbolique du Cinquantenaire et la reconstruction du «pont culturel». Nous préparons des contenus pour alimenter cette communication, en lien avec la stratégie plus large du festival. Nous mettons en place des points de suivi hebdomadaires pour vérifier l’avancement des répétitions, le statut des demandes de matériel ou financements, et ajuster rapidement si des imprévus surviennent.

B50IC : Quel est le niveau d’engagement de votre équipe ?

Nasser Ahamed : Il y a un engagement personnel et une cohésion interne. Il y a eu une formation d’une équipe projet interne : Nous constituons une petite équipe de coordination (production, relations publiques, logistique) afin que chaque aspect de la préparation soit pris en charge efficacement. Cela reflète l’importance de moyens organisationnels solides, comme suggéré pour accompagner les artistes. Mais aussi un suivi régulier et une évaluation. Et tout cela pour incarner pleinement les engagements, nous faisons circuler en interne la vision du festival de l’unité.

B50IC : Comment comptez-vous capitaliser l’évènement pour l’avenir ?

Nasser Ahamed (WP) : Dès maintenant, nous réfléchissons à la façon de prolonger la dynamique. Cela pourra se faire avec des tournées inter-îles, des projets collaboration, des échanges de documentation, entre autres choses. Cette anticipation montre notre volonté de pérenniser le «Pont culturel», et s’inscrit dans la logique de structures durables recommandée pour une évaluation et un retour d’expérience : Nous prévoyons de collecter les retours du public, des partenaires institutionnels et des artistes invités pour tirer des enseignements et proposer des améliorations pour les prochaines éditions ou projets similaires.
En résumé, je dirais que notre préparation se fonde sur une démarche holistique : artistique, logistique, partenarial et organisationnel. Nous veillons à ce que le message d’unité porté par le Daradja Festival soit incarné dans la coordination en amont, et nous mobilisons les ressources et réseaux nécessaires pour répondre, pleinement, aux engagements pris auprès du Comité du Cinquantenaire, tout en s’inscrivant dans l’espoir d’une volonté de soutien plus structurée de l’État aux artistes.

B50IC : Que doit faire l’Etat pour accompagner les artistes à mieux porter ces grandes valeurs d’unité et de fraternité entre les quatre îles de l’archipel ?

Nasser Ahamed (WP) : Pour cela, il doit envisager de mettre en place des structures réelles et concrètes à travers la Direction de la culture en misant sur des moyens plus conséquents qui valoriseront beaucoup plus leurs travails et, de manière générale, la Culture qui est, sans nul doute, un levier majeur du développement en exportant les valeurs ainsi que le patrimoine culturel de l’archipel. Miser sur la Culture constituerait une grande valeur ajoutée.A ce propos, une solution concrète serait d’investir sur des moyens logistiques et matériels de niveau régional et international susceptibles d’accompagner les artistes, dans un premier temps.

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