Une des toutes premières sages-femmes des Comores, Mkaya Bacar, originaire de Moroni est décédée le 6 juin dernier. Une disparition qui a touché plus d’un dans le pays notamment dans le monde de la santé. Pour lui rendre hommage, sa fille ainée, Mariama Abdallah, a écrit un livre sur sa vie : «Mkaya Bacar, la sage-femme au cœur d’or» pour «perpétuer sa mémoire» à travers une biographie romancée qui doit sortir aux éditions kalamu au début de 2022, a indiqué son auteure.
Il s’agit d’une complainte, une sorte d’oraison funèbre. «Cette petite bonne femme (et je dis cela avec affection et respect) possédait une force vitale, une énergie positive et une force de caractère qu’on ne pouvait pas soupçonner simplement en la voyant», lit-on sur la couverture du livre. Son «départ» fut «un chagrin qui nous verrouille». «Les souvenirs des visites rendues à l’illustre disparue remontent avec l’enthousiasme qu’elle parvenait toujours à nous redonner», laisse entendre cette diplômée d’histoire.
Mariama Abdallah a, surtout, loué les efforts de sa mère qui menait à la fois une vie de sage-femme de l’époque et d’une mère qui devait élever trois filles et un garçon. «J’imagine qu’il fallait du courage et de l’énergie pour élever quatre enfants et leur permettre de faire de longues études tout en étant l’une des premières sages-femmes» de son pays, salue-t-elle.
Mariama Abdallah publie ce livre pour, dit-elle, faire comprendre la vie d’une femme comorienne des années 1970, autrement dit, son rôle et sa place dans la société de l’époque.
Me Kamardine Mohamed invite le public à une «lecture émotionnelle» qui livrera, selon lui, «de nombreux secrets et qui réconfortera l’estime que nous portions tous et toutes pour la défunte… et nous conduit à redécouvrir cette tendre femme avec émerveillement».
Pour sa part, la directrice de publication de «Salwa Mag», Faraenti Mgueni, parle des «qualités humaines» qu’elle garde en mémoire de cette «figure du monde hospitalier». «Je me souviens encore de son sourire, de son accueil chaleureux. Malgré le jeune âge et la peur de la piqûre, elle arrivait toujours à me faire oublier la douleur du vaccin», a-t-elle témoigné. Faraenti Mgueni parle d’un livre qui doit être, selon elle, «intéressant et plein de leçons de vie».
Agée de 43 ans, l’auteure, Mariama Abdallah est diplômée d’histoire et membre très actif du mouvement associative, notamment de la coordination Solidarité Comores et de l’association Sansfil solidarité, France.