Un incendie d’une rare intensité s’est déclaré mardi 8 avril dernier dans un ensemble de magasins situés le long de la route du quartier Pare ya Elbak. Le feu, incontrôlable, a entièrement détruit un bâtiment de trois niveaux, ainsi que plusieurs boutiques et sites de stockage.Dès les premières heures, le ministre de l’Intérieur chargé de la sécurité civile, Fakridine Mahmoud Mradabi, s’est rendu sur les lieux pour rejoindre le poste de commandement mobile. Pendant ce temps, les habitants du quartier s’étaient déjà mobilisés pour tenter de maîtriser les flammes. La Sécurité civile est également intervenue avec un dispositif comprenant 20 camions citernes, 2 camions d’incendie et 57 pompiers. Une stratégie a alors été déployée pour contenir l’incendie, grâce à l’appui déterminant des citoyens. Les flammes ont pu être éteintes tant bien que mal.
Les sapeurs-pompiers ont concentré leurs efforts sur le bas du bâtiment, où se trouvaient deux grandes chambres de stockage particulièrement menacées, selon un témoin présent sur place. Ce dernier, habitant du quartier et résidant juste en face du bâtiment incendié, a accepté de témoigner. « Mon ami m’a appelé vers 15h pour m’alerter d’un incendie ravageur à Pare ya Elbak. En voyant la fumée, je me suis précipité sur les lieux. Avec quelques riverains déjà présents, nous avons immédiatement pris l’initiative d’agir. Nous avons intercepté un camion-citerne de passage. Heureusement, le chauffeur a accepté de nous aider sans hésiter. Nous avons entamé les premières opérations d’extinction, avant l’arrivée des sapeurs-pompiers et d’autres camions réquisitionnés », raconte-t-il.
Le témoin souligne la violence des flammes et la solidarité spontanée. «Ce feu était intense. Il a mobilisé plus d’une centaine de personnes, venues de tous les coins pour prêter main forte », se remémore-t-il. Nizar Salim, habitant de Mayanna (dans la zone de Caltex Yadjuwu), a lui aussi été témoin et acteur de cette lutte contre les flammes. « À mon arrivée, je n’ai pas eu le choix. J’ai rejoint les copains pour éteindre le feu. Nous étions plus d’une centaine sur place, sceau à la main, organisés en file indienne pour maîtriser les flammes », se souvient-il. Il décrit une atmosphère suffocante où la solidarité faisait front aux dangers. « Un ami du quartier s’est évanoui à cause de la fumée, tellement elle était dense et toxique… » ajoute-t-il.
Sous la direction d’un médecin réanimateur, les services d’urgence de la sécurité civile ont pris en charge neuf blessés, qui ont été évacués vers les centres de santé. Malgré les critiques sur le délai d’intervention, les habitants ont salué les efforts fournis par le Cosep, dont les agents se sont mobilisés sans relâche. Ils ont toutefois pointé le manque criant d’effectifs et de moyens des sapeurs-pompiers. Concernant l’origine de l’incendie, les causes exactes restent pour l’heure inconnues. Encore sous le choc, les propriétaires ont préféré ne pas répondre à nos questions.