L’Association pour la Solidarité et l’Intégration des Iles de l’Océan Indien (Asioi) a organisé la deuxième édition du «Trophée du Mérite et de la Reconnaissance», hier au foyer Adcs de Mitsamihuli, pour « rendre hommage » à ceux et celles qui se sont dévoués pour le développement de la région de Mitsamihuli en particulier et les Comores, en général. Pour l’occasion, Salim Ali Amir a chanté l’une des chansons les plus emblématiques de la ville, «Mitsamihuli riwafiki». Vingt-cinq récipiendaires, natifs de Mitsamihuli notamment des chefs religieux, ingénieurs, artisans, sages-femmes, instituteurs, stylistes, artistes et économistes, entre autres, se sont vus décerner ce prix.
«Du temps de la colonisation à nos jours, des personnages illustres, natifs de Mitsamihuli ou de la région, ont incarné des valeurs humaines, sociales et accompli des œuvres. L’Asioi a tenu à rendre un vibrant hommage à ceux qui au cours de leur parcours, ont servi avec humilité et loyauté la ville de Mitsamihuli et la région, ceux dont les œuvre sont citées en exemple au-delà de la région et à travers toutes les générations», a précisé la femme d’affaires et présidente de l’Asioi, Soilha Saïd Mdahoma.
Ainsi, en larmes, une des bénéficiaires, touchée, a encouragé cette initiative ainsi que ses organisateurs mais a déploré toutefois, le manque de reconnaissance de la part de l’Etat pour tous ceux qui se sont dévoués pour le pays.
La cérémonie ne s’est pas déroulée comme espérée. En effet, malgré les efforts fournis par l’ancienne maire de la commune pour cet événement, lors de cette deuxième édition, «l’accueil n’était pas à la hauteur», selon certains témoignages. Interdits d’accès par la sécurité composée de gendarmes et personnels issus de la municipalité, récipiendaires, journalistes et invités n’ont pas pu prendre part à la cérémonie. Les forces de sécurité voulaient faire respecter les mesures barrières.
Par ailleurs, le choix des récipiendaires a été relativement critiqué par certains. Pour eux, des personnalités connues pour leurs grandes œuvres à l’échelle nationale et/ou régionale ne figuraient pas sur la liste des heureux distingués.
Un trophée générationnel
L’absence, entre autres, de l’ancien président de la Fédération de football des Comores, Salim Tourqui, du patron des établissements Nassib et président de l’Uccia, Chamsoudine Ahmed ou encore de l’ancien chef d’Etat-major de l’armée, Mohamed Soilihi alias Campagnard, a suscité des réactions.«Je ne connais pas les membres du comité ayant fait le choix des vingt-cinq récipiendaires, mais si c’est pour honorer celles et ceux qui ont porté haut les couleurs de la ville et du pays, il y avait nettement mieux. Si l’initiative de Soilha Said Mdahoma est à saluer, à encourager et à perpétuer, le choix du nombre des récipiendaires (trop nombreux) et de certaines personnes est surprenant», a déclaré Abdallah Mzembaba, ancien rédacteur en chef d’Al-watwan, natif de la ville qui reconnait «une initiative à encourager et à améliorer pour les prochaines éditions».
En réponse à certaines critiques faites sur le choix des nominés, l’initiatrice de cette cérémonie, l’ancienne maire de la commune de Mitsamihuli ya Bwani a apporté des clarifications sur le profil retenu des premiers récipiendaires. Soilha Said Mdahoma parle ainsi d’un trophée générationnel qui avait comme but de «récompenser d’abord nos aînés qui se sont distingués au sein de la Fédération des associations de la région de Mitsamihuli».
Elle ajoute : «ce trophée était réservé à ceux qui avaient milité au sein de la fédération. Et nous avons jugé nécessaire de commencer par récompenser la première génération pour toutes ses œuvres réalisées». La cérémonie du «Trophée du Mérite et de la Reconnaissance» a pris fin sur une création de la troupe de danses, K’danse sur une prestation qui a mélangé Sambe et danses de salons.
Mahdawi Ben Ali