Quels mécanismes assureront l’achèvement des chantiers à temps, la pérennité des infrastructures, la sensibilisation citoyenne et la prise en compte des enjeux environnementaux ? Les erreurs des éditions passées ont-elles servi de leçon ?
C’est autour de ces interrogations que s’est tenu le débat consacré à la thématique centrale : «Infrastructures et performances aux Jeux des Îles 2027 aux Comores». Le président de la République a insisté sur la nécessité de promouvoir la communication autour de cet événement, à la hauteur des enjeux. Il a proposé l’organisation de caravanes en partenariat avec les communes pour vulgariser le projet et permettre à chacun de se préparer. « Nous attendons de ces Jeux qu’ils contribuent à promouvoir notre tourisme. Il s’agit d’attirer les visiteurs venus pour les compétitions, afin qu’ils aient envie de revenir. C’est ainsi que nous tirerons les retombées économiques escomptées. Nous avons la responsabilité de mettre en valeur le savoir-faire comorien», a déclaré Azali Assoumani.

De nombreuses perspectives

Le président du Coji (Comité olympique des jeux des îles), Mohamed Issimaila, a rassuré l’assistance : les Jeux des Îles de l’océan indien se tiendront bien aux Comores en août 2027. Il a affirmé avec fermeté :L’organisation des Jioi aux Comores est tout sauf un jeu».Il a lancé un appel aux autorités, au secteur privé et à tous les citoyens pour qu’ils contribuent, à leur niveau, à la réussite de cet événement. «Nous allons construire un village des Jeux capable d’héberger entre 3 000 et 4 000 athlètes, sur un parc de plus de 5 000 hectares. Après cela, les Comoriens porteront un autre regard sur leur pays. Les compétitions se dérouleront dans les trois îles et dans différentes régions. Nous pourrons alors accueillir toutes sortes de compétitions internationales », a-t-il affirmé. Il a précisé que «600 athlètes seront formés pour se mesurer à égalité avec leurs homologues de la région. Certaines de ces formations auront lieu sur le territoire national, d’autres à l’étranger ». Selon lui, les Jeux se dérouleront sur l’ensemble du territoire, avec 7 gymnases olympiques prévus : 4 à Ngazidja, 3 à Ndzuani et 2 à Mwali.

Une présentation de l’impact des Jeux sur la jeunesse et sur les entreprises locales a été faite. Pour les jeunes, on note notamment la détection de talents, l’offre de formations pour monter en compétences, le renforcement de l’unité nationale et de la fierté d’appartenance, ainsi qu’une formation multisectorielle pour relever les défis liés à l’événement.
Pour les entreprises locales, les perspectives sont nombreuses : marchés et contrats dans le Btp, l’énergie, la logistique, l’hôtellerie ou encore la restauration. Ces Jeux devraient également dynamiser le commerce et le tourisme.
Salwat Idi, représentante du groupement d’architectes en charge du village des Jeux, a présenté le concept : un parc vert habité de 5 000 hectares, capable d’accueillir plus de 4 000 athlètes, intégrant restaurants, hôtels, une mosquée et un hôpital.
Le président du Comité olympique et sportif des îles Comores (Cosic), Ibrahim Mohamed Mze, a assuré que des experts internationaux sont mobilisés pour mener à bien ces projets, dont l’expert Ram Lol Chan. Il a reconnu les retards enregistrés depuis le retour du drapeau des Jeux en août 2023, mais se dit confiant quant à l’aboutissement des travaux. Le secrétaire général du Cosic, Hilmy Aboud Saïd, a ajouté que certaines fédérations ont déjà entamé la détection des athlètes. Il a précisé que le Cosic est chargé de la formation, avec l’objectif de voir des Comoriens se hisser parmi les meilleurs.

18 disciplines au programme

Interrogé sur l’utilisation future des infrastructures, le président du Cosic a rassuré : elles répondront aux normes internationales, ce qui permettra au pays d’accueillir d’autres événements régionaux et internationaux. Concernant les leçons des éditions précédentes, Mohamed Mbechezi a évoqué les disciplines retenues : «Pour 2027, 18 disciplines sont au programme. Ce sera la deuxième fois que les Jeux en compteront autant, avec une attention particulière portée à la participation féminine. Le village des Jeux ne sera pas seulement un village, mais une véritable nouvelle ville comorienne, avec tout ce que cela implique en termes d’urbanisme et de services », a-t-il déclaré.

S’agissant des impacts environnementaux, le ministre de l’Environnement, Abubakar Ben Mahamoud, a affirmé que le village des Jeux se veut «smart, donc propre et écologique». Le projet prendra en compte les différents aspects environnementaux. Il a toutefois regretté que «les investissements lourds aient un impact négatif sur l’environnement, notamment à cause de l’abattage d’arbres et des travaux de terrassement qui endommagent les écosystèmes».